Oui, la vie a un sens. Mais il est interdit !
On dirait des gros mots encore plus dégueulasses que les poubelles moisies d’un abattoir-clandé !
On se ferait des trucs à révulser les poux mais aussi nos aïeux aux tronches de dort-en-paix après une sainte vie méritoire et très conne !
On irait jusqu’au bout des cochoncetés brutes qui font mal où c’est bon, avec des gestes odieux, craspec, goulus, miam-miam !
On baiserait partout comme des salopiaux voraces libidineux, hilares, salaces et malpolis ! On puerait comme des chiens crevés, à dégomer les mouches, les punaises et les hyènes, genre fosse à purin ou le tout-à-l’égout !
On pisserait partout, bénitiers, pouponnières, le regard torve et glauque et l’ignominie fière !
On volerait les pauvres pour enrichir les riches, on boirait comme des trous n’importe quelle vinasse, on s’en fout mon amour !
On serait arrogants, méprisants, orgueilleux, hypocrites et sournois, immonde avec les faibles et flatteurs de puissants !
On deviendrait patron pour faire chier l’ouvrier, on voterait à droite en rotant comme des porcs !
Ce serait épatant, voluptueux, succulent, savoureux… Puis on se lasserait pour passer des concours, devenir fonctionnaires, attendant la retraite tout en faisant des gniards… Oui, la vie a un sens. Mais il est interdit !