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orlando de rudder
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3 juillet 2008

l'oie

Il y avait l’oie, il y avait la mort. L’oie.. celle du jeu. Celle qui survole la Scanie. Celle qu’on rôtit. Et je la voyais à travers la verrière. En fait, j’avais des yeux au foie. Ou à l’estomac. Aux poumons peut-être. Quand on meurt on ne se regarde pas les yeux. Alors, évidemment, je ne sais plus où ils se trouvaient. Mais il voyaient l’oie. Chacun des deux. Une seule oie. ET la verrière. Celle de la gare Saint-Lazare. Après tout, pourquoi ne pas ressusciter ? Non : pas moi ! Soyons digne et mourons pour de bon, nom de d’là !

En fait, ce devait être la Gare du Nord. Je ne sais plus. Mais c’était moi. Car les structures, j’étais dessous. Dedans. Et cette verrière, je la ressentais comme mes côtes, ma cage thoracique. Et les trains en moi, circulant. avec les voix des gens. Des infirmières en fait. Mais qui me semblaient voyageurs. Voyageuses. J’avais la mort intercostale. J’attendais. avec la douceur tranquille, cette douceur là… Tiens, mon coeur fermait sa gueule. Moi aussi. Sauf les gens. Et les trains. Il y a eu tant d’amour dans ma petite vie. Des fenêtres aussi.

Entre les côtes vinrent des visions. J’entendis le vent dans les branches cassantes. Comme des dents, le souffle. Je n’avais pas peur. Même s’il fallait encore marcher dans les allées glissantes. Oui, en pleine gare. Dans ma poitrine ! Avec les trains, les voyageuses et les baxters.

Il y a donc eu de l’amour ? Ce qui arrive, qui et respire. : Parfois la vie devient glaciale, pleine de bouquets de mains qui se prennent pour des ailes rien que pour dire adieu. Alors je me suis dit que mourir après tout… Après TOUT ! APRÈS ! 

J’ai pensé à mon père. Mort, lui aussi. Il y a un lieu pour le père. Comme pour le poème. Sans façon. A la bonne franquette. Parce qu’un poème pour mon père, c’était à l’école.Pour la fête des pères. Et ma mère aussi, sa fête…un autre poème…

La mort déboule, tranquille, Baptiste…. Je suis une silhouette malgré ma transparence, une extension de l’ombre, une déchirure diaphane. Je me suis senti devenir un maigre cabanon où l’on remise les bêches. Et la faux.

L’oie dans le ciel sera tranchée, retranchée, elle aussi. Et son foie aux lettres pareilles… Et la loi de la mort, la foi qui se sauve à toute vitesse. Et les montagnes ne se rencontrent pas. La faux crèvera la verrière comme on le fait d’un œil ! Et la nuit, peut-être…

Je suis la remise. Le rangement. La réserve. Au fond du jardin qui vient. Comme un tapis volant. Il vole vers moi. Avec ses fleurs. Mais aussi… Avec l’hiver. Avec l’hiver posé sur la vitre qui gèle. Transparence de verre, transparence de glace, vitre et givre… Il faudrait réfléchir. Quel reflet pour le froid ?

Et l’absence… Il y a des paysages, des abeilles et du bruit. Des fleurs et le perron qui n’est qu’un seuil, c’est tout . Ce seuil mène aux cieux et nous allons mourir. Qui ?Moi ! Les jardins n’arrivent pas. Ce sont parfois de mauvais rêves.

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