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orlando de rudder
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14 mai 2008

Une odeur de pierre noire

Il régnait chez cette femme une odeur de pierre noire. Peut-être du marbre ou de l’onyx. Les arbres dans le vent portaient une musique sombre et les choses disaient pour eux de bien étranges poèmes. A moins qu’il ne crient dans le vent de grandes séries de nombres affreux. Elle se vêtait parfois d’un manteau rouge fait de laine et très chaud ce qui le faisait transpirer. Car malgré le frimas, c’était une femme chaude. Sauf parfois sur le front quand la sueur se gelait.

Cette femme n’y pouvait rien : Elle naquit ici. Il pleuvait ce jour-là. Cela n’a plus de sens. Elle croit bien subir des hallucinations Mais jamais, me dit-elle, elle ne s’y est perdue toute entière sauf les pieds. Parce qu’il faut savoir fuir. Avec ou sans chaussures. Même si les nombres hideux que les souffles proclament nous suivent en ricanant parce que c’est ainsi. Ne tergiversons pas et allons de l’avant : Tout nombre dit est dû mais la banque se trouve loin. Alors on reste ici, la misère tenace articule les jours dans les bruits d’habitude et le trantran facile.

Elle avait trop souvent une envie de partir. Mais elle pensait ne jamais trouver d’endroit confortable. Elle se sentait condamnée aux régions plutôt dures avec des vents atroces qui hurlent des bêtises, des grands pamphlets de mort et des chansons moqueuses du genre qui font mal et puis qui désespèrent et puis des factorielles, des nombres amicaux des séries imbéciles et des calculs oiseux. Un lieu étrange ? Pourquoi pas deux ? Ce serait son histoire d’habiter çà et là. L’odeur de pierre noire la suivrait en tout cas.

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