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orlando de rudder
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17 avril 2008

Un ange passe…

L’ange fait partie des instruments de mesure. Comme un fusil. Comme un soldat. Comme un flic. Sauf qu’un ange est un flic. Avec des ailes. Un flic mélancolique entouré d’outils de mort. Un genre de géomètre, de métier au métier contondant : c’est avec les pointes de son équerre qu’il crèvera les ventre. C’est un constructeur qui voit quand il aveugle. Car il sait ce qu’il fait, l’ange ! Il mesure. C’est un mètre qui pue. Il passe la main quand ça va bien. Il gâche tout quand ça va mal. Moi, je suis comme un bâtiment inachevé. Alors, pensez donc ! Une maison qui fait du sport, qui bouge et bringuebale sous les vents les plus doux. Entièrement cariée depuis qu’on a refusé le permis de construire. Pourtant, mes murs se dressent : on a bâti sans savoir. Même pas sur du sable. Et parfois un moellon tombe sur un passant. L’innocent a besoin d’injustice pour l’être. Alors il meurt. Et l’ange pleure un peu avant d’en tabasser bien d’autres. Il passe, comme le passant, alors… la méditation, la réflexion mélancolique prend place dans le processus de construction, constitue une pause durant l’érection du bâtiment. Contemplons les fins premières, c’est une étape de l’éclosion. Moi, mes murs font le ventre. Je suis une maison orpheline avant même d’être née. Un ange, un flic, un militaire ne sont jamais adultes. Alors ils tuent. Ou frappent. Torturent comme il faut. Ils mesurent ! Au fusil, en tenaillant, ils ont le compas dans m’œil du voisin. Comme une poutre. Les miennes ploient, sont imbibées par les pluies de l’hiver, sont explosée lentement par le gel subséquent… Je demeure. Moi, la bâtisse inachevée. A l’abandon Je suis ruine toute neuve. Et l’ange passe…
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Commentaires
E
Les anges n'ont pas de chance , ils ne savent que voler .
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