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orlando de rudder
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2 janvier 2008

Le savez-vous, Messieurs?

Messieurs, la mer s’entend depuis l’espace. La lune aussi est pensée. Comme une seule, voyez donc ! Ce qui est normal, est à tout le monde. Même à ceux qui ne veulent pas y toucher. Alors qu’ils ont des mains. Sachez dire « je veux » La mer est un delà. Laissez-la donc en paix ! Si j'en suis revenu c'est à cause de l’épaule menue d’une demoiselle de port. Chantant une chanson mauve. Sous la lune, parfois. Alors je l’ai approchée. Ce qu’elle bien voulu. Je revenais. J'ai servi pendant longtemps sur un navire obtus transportant la lavande avec l’opoponax. Ca vibrait dans l’air lourd. Et ça prenait la tête. Quand elle m’a dit oui ce fut pour de vrai. Et j’ai senti mes mains par delà toute norme ! Ah ! Croyez-moi, Messieurs ! J’en ai pleuré de lourdes larmes de beurre : ça m’a frit le visage. Je fus en feu folâtre. Pour elle, en menus-droits, j’ai découpé les mots qu'on dit aux femmes seules. Je les ai acharnés comme on le fait parfois pour que parlent les morts. Entendez le cadavre quand il est hors de lui ! Nuage, au dedans ! Qui ulule au dehors ? Le savez-vous, Messieurs ? Messieurs, sachez que son parfum m’entêtait, alors j’ai respiré. On oublia le temps des guerres et des massacres, des navires sans mémoire et des odeurs de poudre. Quand ils étaient vivants, tous les morts d’aujourd’hui disait pareillement « je t’aime » et tout ce qui s’ensuit. Il a suffit de joindre le geste à la parole. On connaît la musique, vogue la barcarolle ! Entendez bien, Messieurs, mes mots tout ciselés s’entendaient à demi. Alors elle a souri pour dire l’autre moitié. Elle postillonna de la vergeoise brune. De là à me lécher les joues, il n’y eut qu’un premier pas. Quelque chose grésilla. Parfum de caramel ! Pensez la lune confite ! On a trouvé l’espace, on a trouvé la mer. On l’a même écoutée quand la lune était claire. On a pensé ensemble comme d’autres danseraient. Et l’on a dit « je veux » ! Le roi dit « nous voulons » ! J’ai prononcé « on t’aime » à ma belle demoiselle. Elle répondit, tout cru : « nous t’aimons, moi aussi ». Messieurs, voici le temps de dire ma découverte : Mordre son épaule menue nous a graissé le temps : on est devenus nous, comme des rois de la terre et des gens disant « je » à ne savoir qu’en faire !
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Commentaires
E
Votre poésie . Trés beau texte Mr de Rudder sur la lune. Sur la lune tant de gens y trouvent un refuge . Vous écrivez de cet endroit tant pour de beau .
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