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orlando de rudder
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22 décembre 2007

Noémie.

Et les escargots avançaient en silence soufflant peut-être et franchissant les fentes diverses d’un plancher ancien. D’aucun, en toute liberté apparente traçaient des courbes inattendues. Une femme aux cheveux teints, couleurs multiples, diaprée comme par des végétations maudites, parsemée néanmoins de rubans sans façon, regardait tout ceci avec avidité. L’heure était aussi maigre que le temps. La femme ressemblait, à contre-jour, aux marionnettes encloses dans un coffre oublié. Ie faut avoir l’œil pour fouiner dans les grenier, pour farfouailler dans la vieille vie ! Il y a de la mort partout, en veux-tu ? En voilà ! Des souvenirs, parfois, crèvent comme des outres trop pleines, sacs à malice de souvenirs gras et lourds. Des souvenirs comme on en rote après avoir vécu, quand on ne sait pas vieillir correctement. Avec la pluie, ça donne parfois d’épouvantables odeurs, un peu comme des égouts, mais en plus répugnent. Le sens du mouvement des escargots se pose là, multiple. La femme jouait la fragile, mais on s’en fout ! Tout mensonge vaut le coup d’être menti une fois, démenti un autre jour et vogue la galère. N’empêche que Noémie, oui, la fille de Gertrude… Eh bien elle donnerait cher pour connaître la teinture des cheveux de cette femme ! Et se coiffer ainsi d’un casque un peu filasse aux lueurs angoissants de végétations maudites. Et parfois, elle se dit que son cœur trop gonflé ressemble de plus en plus à un grand marécage. Les escargots continuent, immuables et sereins.
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