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orlando de rudder
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2 décembre 2007

Chris de Vallombreuse, les abattoirs et moi

Chris de Vallombreuse, toujours épatante, é écrit un beau texte sur les abattoirs et l'odeur. voir son blog "in memoriam..Je lui ai répondu ça: Vivre et survivre... Eh bien, je la connais cette odeur. J'ai bossé dans un abattoir (non! Je ne tuais pas!).On s'y fait.On y vit. On TRAVAILLE et l'on a des moments de joie, de rigolade.Et l'on est pas bienpayé.On se bat pourl'être mieux. On mange de l'entrecôte ou du foie. On est là, avec les blagues et les chansons.Humains. Innocents. Vivants. IL y a des travaux durs, des solidarités, du vin, du sang. LEs petits bourgeois anémiques venaient avec des seaux à lait pour les remplir de sang: ils le buvaient comme fortifiant... LE dégoût est un luxe.Maintenant, il est à la mode.Autrefois,on savait que, de toute façon,manger c'est tuer... ET l'on supportait mieux toute ces contradictions qui font ce que nous sommes: onaime son chien, on mange comme lui, sauf qu'il n'aime pas, lui, la bête qu'on a tuée.On s'apitoie.On n'est que soi. D'une manière ou d'une autre. Aimer l'et souvent aussi.Soi ou l'autre.J'ai mangé la viande d'une vache à qui j'avais parlé. A laquelle j'avais flatté le museau: c'est ça, la vie, tuer ce qu'on aime, aimer ce qu'on tue. Et le sang. Un jour, sur terre, il nous faut être là. Là même. Présent: devenir sa propre présence.Même s'il y a le sang! Là se jouent les profondeurs de l'humain. IL n'y a guère de place pour la cruauté: elle est aussi un luxe. On sait ce que l'on fait. Et lapeyr àla fin du mois,le prix du sang...On ravive le nôtre avec du vin très sombre.La vie puissante.Là où c'est loin en soi.Là oùon ne voit pas.Là où il faut s'admettre. ET cette odeur évoque aussi de bons souvenirs, moments d'amitiés, repas partagé, grosse blague qui fait chaud au coeur. Etre là.Vivant. Présent. Soi. Qu'y a t-il en moi qui ressemble à ça? Oui, il faut s'admette. Le dégoût, c'est facile... Nous sommes fait de chairs morte et nous sommes la vie. PAR CONSEQUENT! Voire s'aimer, peut être! Avec l'odeur du sang.. De la chair. De la mort. Allons plonger sauvagement les frites crues dans le gras bouillant, comme de vulgaires sorcières! Ca accompagne le tartare et bonanza, nanan! Qui suis-je sinon ça? Ca aussi? Il est temps d'arrêter de se préoccuper tant des bêtes! Et d'ignorer les gens! Et soi dans sa complexité en se voulant tout lisse et d'une seule pièce... Il est temps de s'affronter! Et de en plus se fuir en s'amoindrissant devant l'animal: Note destin et de régir note animalité, d'en faire une justice,une poésie, d'échapper à la bête. On tue des humains dans le sang,mais aussi sans violence apparente..conformisme, vie sociale, obligation de s'attendrit, "performances affectives" devant les bêtes.. Vive l'humanité, complexe, superbe dans ses contradictions, dans son avancée, dans cette grandeur multiple et cette splendeur fatale qui nous mène au savoir que la mort existe! Cette révélation en a tué plus d'un!
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