Le festin de squelette.

Amertume du squelette que l’on mange entre amis, à la bonne franquette quand le couvert est mis avec la belle nappe et les assiettes fines… Ne voit-on pas qu’il faut du luxe à cause sport d’être vivant ? Savourons l’os qui craque et la bière, celle qui parle du pays la mémoire du squelette amer et laissons faire la nostalgie. La nostalgie ronge le temps comme nous les os et la matière. Si tu m’aimes n’en soit pas trop fière : faut voir le jour et tout compter. Voici le courbet et la houe : la vie acide de tous les jours, la sueur des humains malpolis et le turbin lourd et sordide. Voici qu’il va falloir revivre, ça se fait en mangeant du mort et nous n’avons qu’un vieux squelette, ta mère peut-être ou presque moi : faute de viande, on en est là ! Vivent les festins de squelette, on se retrouve là, en vrac, on et mangeurs de même au même, filles tripotées donnent des claques juste avant de se laisser faire et d’en faire plus que l’on attend.Ca vous requinque, on est content ! Amertume du squelette sur un plat de faïence : On le dévore avec des instants de silence. Et puis l’on chante en chœur quelques obscénités. La mort saisit le vif et notre joie veut dire qu’un creux se fait en nous, solitude et poème, avidité de vivre puisqu’on sait où l’on va !