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orlando de rudder
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9 août 2007

Le Cotentin.

Magique.

Je me souviens de longues balades, jadis, à pied ou à bicyclette, dans le Cotentin… IL va falloir que j’y retourne… Aller à Saint-Vaast-la-Hougue (dans le nord aussi il y a des saint Vaast. En fait c’est le même prénom que Gaston), et penser à Max-Pol Fouchet le poète, l’homme… Et contempler ces paysages parfois magiques, changeants, à la fois chaleureux, (malgré le froid fréquent), et inquiétants.

Homards.

Aller à  Saint Georges La rivière, dans l’église, avec la statue  et fascinante qui s’y trouve.  Marcher lentement, découvrir à nouveau la tendresse rétive des lieux… Saluer les vaches ! Vivre à pleins poumons, choper des homards dans la mer qui s’en fout. Ecouter les vieux pêcheurs,les paysans dont certains parlent encore comme écrivait Marie de France.

Hommages.

Puis à Port-bail, pour la maison en ruines de Barbey, natf de Saint-Suveur et qui a créé de vas de vrais personnages de femmes (Hauteclaire!!!!)… Peut-être le premier à les créer si humaines... MAis la normandie est un pays de femmes costaudes, mémorables... Comme Marie Harel, certes, mais tant et tant d'autres, comme ma gand-mère,Louise-Zélie Lecornu, tapisière, meilleur ouvrier de France (eh oui, c'était au masculin sur le diplôme), fière d'être elle-même et de sa belle ouvrage.  Je pense aussi à Isabelle, fille de vacanciers. Ses chromosomes avaient fait des conneries. Sa mère l'aimait. Son père en avait honte. Ce tyran régnait avec une perversité ignoble sur les siens et persécutait sa feme qui devint alcoolique. .Ce salopard d'extrême-droite, ancien de sup aéro, l'école de l'OAS fondée par des antidreyfusards,  où enseignait l'immonde Bastien-Thiry,  décida. Il ordonna. Isabelle fut non pas abandonnée,mais rejetée à l'adoloescence et mourut loin de chez elle sans qu'aucune de ses soeurs n'ose protester... Ele riait en voyant la mer et respirait l'air brut avec joie..

Marie-Louise.

A Barneville, conurbée à Carteret, patrie de Clément Rosset, de la Mère Denis... Mais aussi pour la mémoire de Marie-Louise Giraud, l’avorteuse, la délurée, la baiseuse rogolote et tragique, décrite comme : frivole adultère, mauvaise mère, méprisant son mari Ce qui me plairait plutôt. Pauvrette désemparée d’un milieu de merde à une époque de salauds. Elle fut  guillotinée sous Pétain, l’ami des bêtes.  Tu demeures dans mon cœur, Marie-Louise…

Pétain et les femmes.

La haine des organisations de femmes de l’époque qui crachaient à son passage fut ignoble. Ces organisation soutenaient Pétain qui voulait donner le droit de vote aux femmes pour cette raison. Certaines femmes  célèbres, ont tenu à ce qu’on oublie ce qu’elles avaient écrit à l’époque. Les féministes, elles, résistaient !

Calva.

Bah ! La nostalgie ! Celle des  paysages d’une jeunesse perdue, les histoires de naufrageurs, Jersey au loin. Reconnaissance du ventre :  les saucisses de la vieille Marie, charcutière  (hélas, elle n’et plus) à Barneville-Bourg…  Les grands arbres, la parole du vent… Le calva volcanique de Monsieur *** qu’il ne déclarait pas et distillait en douce. Et les concours de poèmes rigolos, calfeutrés dans la maison de Barneville, face à la mer… avec Marie, mon ex-femme,  ce cher Alain Courboulès qui est maintenant, je crois, prof à Avranches...Et les caramels? Ceux d'Isigny, certes, mais aussi ceux qu'on faisait nous-mêmes, et qui refroidissaient sur le marbre de la cheminée... On se brûlait, on criait, on aimait! En beuglant Su la mé, chanson propice aux ivrogne du genre vaticinants!

Grandeur.

Il y a dans ces terres, une poésie pratique, un élan enraciné, une agitation immobile. Parfois, durant les hivers gris, tout s’arrête, tout se fige. Ou ralentit tellement qu’on oublie que ça bouge. Alors, la lumière très blanche fait mal aux yeux. On la retrouve sur eles oeuvres de Millet, grand peintre contentinois qui mérite mieux que le calendrier des postes , dont il fut l'un des fleurons, et l'angélusomanie.... Sublime lumière! C’est une épiphanie impressionnante et l’on ressent fortement sa propre présence. Elle devient dense. Elle devient silence intérieur. Et l’on mesure alors quelque grandeur tranquille, contemplative, musclée… Il faut savoir être là, simplement être là !

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On retouvera cette Normandie dans mon roman, déjà ancien, Le Village sans Héros, (Editions Robert LAffont) .Ca se passe à Lozangeville, localité imaginaire dans laquelle il n'y avait pas de monument aux morts... Fait unique en Normandie!  Le roman explique pourquoi! Ce livre peut encore se trouver... Il est dédié à Alain Courboulès. Très bô,pas cher...

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Commentaires
A
... ça donne envie de lire encore !
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