Les poiriers.
Comme on rentre chez soi, mécanique pensante : il n’y a pas à dire, ça glisse en vain, les jours. De plus il existe d’insoupçonnables glissements. Être en nos paroles redevient difficile. Vivant, vivante ?
Contentons, notre quotidien et abandonnons ce qui ne rend pas l’âme si faussement sereine. Soyons des les sortes d’espace. Des espèces de distances. Des genres de vide réciproques. Les fins de soirées sèmeront le trop tard.
Devenir une vague vision, c’est de l’être à côté. Une main en visière sous le soleil absent. Je ne suis pas ta peau ; tu es mon uniforme.
Demain, je prendrai un petit tabouret. Celui qu’on a foutu dans le grenier. Je sortirai pour m’asseoir avec et même dessus. Je me moquerai bien du glissement inavoué.
Je ne me posterai pas sous le soleil. Une indicible attache me fera espérer. Un enracinement que je ne dirai pas. Quand nous croyons qu’on s’aime je ne mens même pas.
Je regarderai les poiriers vivre.Ca change de vive à minima. J’aime voir la rosée quand elle s’évapore.
Je me sentirai bien, tu ne seras pas là. Je ne te dirai pas mon plaisir d’être moi. Tu en serais jalouse. Or, les poiriers se taisent. Et c’est bien comme ça.