Désordre.

Il y avait des vers blancs dans le yaourt à boire, de la buée sur la cuiller en bois, des taupes tuées sur la margelle, à gauche,  et des coquilles en pleine page.

Il y avait des cailloux dans le tout-à-l’esbroufe et la soupe se figeait sous l’œil de la voisine. Il y avait même de la graisse à bœuf sur le sol du salon !

On avait renversé un jeu de cartes anciennes, avec seuls les noirs à vision possible sur le  carrelage bleu. La voisine fumait des cigarettes en vrac.

Une fêlure ténue sur l’ongle d’un orteil peut nous faire voir à voir et le tout-vu s’ensuit ! Ce n’est pas le moment de renverser les tasses :  On à ciré la table à miroir répandu. Je n'ai plus rien à dire alors j’arrête là.

Comments

[le voyageur]

Les cartes ? C'étaient des cartes espagnoles, avec des bâtons et des épées ? Celles pour jouer à la ronda dans les arrière-boutiques des tailleurs de Tetouan ? Ou des cartes allemandes avec des glands et des grelots ? Celles pour jouer au Doppelkopf sur des tables en bois foncé. J'ai cherché ce que j'avais comme cartes ... et, tu vas rire ... j'ai trouvé un jeu de 54 avec au dos l'un des Spirits de la BC Ferries qui a coulé l'année dernière dans le passage intérieur, et dans la poche de ma veste, une dame de coeur percée en son milieu. Je l'ai ramassée sur la route en revenant du casino de View-Royal. C'est ce qu'ils font avec les cartes quand elles ont servi au Black Jack. Ils crèvent les coeurs et les autres. Je te jure, elle est sur ma table, un peu cornée, un gros coeur et une petite dame dans un rectangle noir. Ah oui ! J'ai trouvé un autre jeu. Je l'avais acheté dans le Chinatown de San Francisco en 2003. J'en avais même acheté plusieurs pour en offrir. Quelle drôle d'idée ! Je ne l'ai pas ouvert. Je n'ai jamais joué avec. Il est encore dans son cellophane, avec son code barre et son étiquette made in Taiwan. On ne voit que l'effigie de l'as de pique sur le paquet, là aussi dans un rectangle noir (décidément !). La légende dit ; « SADDAM HUSAYN AL-TIKRITI » avec, centré au dessous, dans une plus petite écriture, la mention « President ».

Plus rien à dire non plus. « Ende der Durchsage » . Si, j'ai paumé ton email, mais c'est normal pour moi. Je ne sais pas si ce blog va me réconcilier avec le grand web démocratique (suis trop snob), mais je vais en parler dans les milieux autorisés ... tu sais, ceux où « on s'autorise des trucs » .