Pour l’ombre absente.
Attendons. Jusqu’à l’instant crépitant. Ondulation : l’ouvrage respire. Vivement la révolution du lendemain. On verra la main tenant la nature. Et mourir l'extrémité du tuyau d'arrosage. Il fera beau. Quel bonheur ! Avec, d temps en temps, des luies de tendresse .Tièdes. Parfumées. Pour l’ombre absente…
Toi, tu contempleras l’aigu. Avec ton visage comprimé entre tes poings, pour voir. Pour voir comme tu aimes voir. En face de pomme ridée. Artifice. Toi… L’ouvrage halète : c’est plein jour ! Ciel ! Pour l’ombre absente…
Ciel ! Vraie besogne ! De l’incongru ! Du solide ! Ô, moi, je vis vraiment quand je suis là-dessous : Ciel ! Vivement la pluie. La révolution. Le lendemain. Pour l’ombre absente. Tes mains sont douces. Pour l’ombre absente…
Toi qui te veux heureuse par le pouce. T’inventant de délicieuses misères pour amputé central. Au mieux elles seront gaies. Et nous verrons les sables déguisés diriger les naufrages ! Comme des capitaines de flibuste ! Sans doute massacreront-ils en hurlant de rire ! Le sang giclera :Aussi dru que bézef ! L’aigu s’ouvrira. Tu le verras Pour l’ombre absente…
L’azur aura l’air d’un jet d'eau ; il formera des canetons gelés. Pures merveilles. Des canetons aveuglés par des paroles abjectes : Il y a des hurlements au fond de la nature. Tu les entends, toi. Tu sais y faire ! Pour l’ombre absente…
La mare aux canards ? On en fouaillera la vase à deux mains. Dans le tréfonds, nous trouverons l’oiseau miroir. Et des portraits qui se font face. D’autres, en file indienne. Nous mâcherons des feuilles étrangères. L’aigu fermera sa gueule. Les canetons de glace auront vite fait de fondre. La boue clapotera. Pour l’ombre absente…
Dans la vase visqueuse, après avoir beuglé les paroles abjectes, un répondeur téléphonique fera silence. Donne-moi tes regards fraternels. Tes yeux comme des floraisons de raisins. Ale arrivera la pluie à foison, douce, monotone, apaisante. Dans le jardin, nous aurons vu nos pieds rougir : La poussière de grenat ! Oui, la poussière de grenat. Adieu l’aigu. Pour l’ombre absente…