Prière:Faudrait prier (flectamus genua)

Flectamus genua ! Faudrait rejoindre la biture avec des  paroles estropiées, pour qu’on se fasse une prière qui en a l’air et qui s’envole. Il faut hoqueter Dieu si tu veux Le savoir !  Bredi-bredin bredouille lâme à la chasse perd sa place et s’envole au ciel de Dieu ! Faudrait prier commack et leçon de vraies choses!

Flectamus genua ! Oui c’est comme ça, Seigneur ! Il nous faudrait prier comme un chasseur qui, au carrefour crache du bout d’un fusil des  plombs abominables : Ce seraient les mots même d’une prière terrible ! Celle qu’on se donne pour voir au fond du soi de soi ! Celle qu’on s’en enguirlande. La vacharde sentinelle du très for intérieur,  celle qui bloque à cœur vrai, bon sang de Dieu,  l’amour dans l’église mal lavée ! Et qui pue l'encens gras à tout époumoner!

Flectamus genua ! Genoux nus sur les dalles, ça crasse et puis ça colle ! Il faut la grande déroute et prier à gogo ! Genoux nus sur les dalles et qui deviendront noirs parce qu’on balaie si peu la poussière sacrée ! Faudrait prier-courage, bastringue à l’intérieur, des déchirures à l’âme et des caries au cœur !

Flectamus genua ! Faudrait se biturer, se faire sortir les tripes, vomir ou dégueuler, aller au fond de soi, chercher la vérité, se retourner la peau du corps comme un vieux gant avec des trous à zyeux, à bouche, à cul et tout ! Faudrait tout se cracher, s’invaginer craspec, devant le dur Regard de Celui qui voit tout, l’absolu circonspect qui créa même le monde ! Sauf qu'il n'existe pas par pure méchanceté!

Flectamus genua ! Alors, ceux qui préfèrent l’alcool terrestre à Dieu ne sont pas raisonnables, mais guère plus fous en plus que les en-moins qui prient, à la tranquille, pépères alors que, nom de Dieu ! Faudrait prier sans croire, ce serait bien plus propre ! Et sans servir à rien ! C’est du pareil au même ! Bah, soûlons-nous la gueule et pardonnons à Dieu son inexistence même par pure saloperie !