Vive la République !

Une statue mouvante ! Voici la République ! C’est la fin du banquet ! Comme elle a bien mangé ! Autant qu’un député !

Je regarde tout ça. Que faire du temps passé. Ca ne se résout pas ! Poubelles à re-trier !

Alors, réjouissons-nous ! Quoi de neuf ? Ca continue ! Encore ?

Ce serait bien plus drôle de tout  recommencer ! Hourrah ! Les heures seront joyeuses comme des mariages neufs.  Au tout début. Timbales résonneraient, ça fait trembler le jour. 

Je regarde tout ça. Mais quel est ce remugle ? Qui pue autant que ça ?  C’est l’engrais de l’histoire, propice aux moissons neuves.

Personne ne humerait cette  odeur sanguinaire. Certains contempleraient, distants mais amusés, l’égorgement tout  neuf,  plaisir catalogué. On devrait admirer sous peine d’y passer. Et la couronne  d’épines ! Elle goutterait dans la nuit . Ce sang ne fige pas.

Je regarde tout ça. Mon fusil enterré. Il y a une jachère. Il y aura des prés. Le monde va bien, je crois : il sent le  châtiment. Tout le  monde aime ça . Nous ? Pas trop. Mais ça va

République aux larges hanches ! Je veux des draps lisses comme ses voiles de pierre. Figés comme un lundi de grande éclipse lunaire.  Regarde ses seins de république ! Elle se croit pavé, sculpture. Elle est coagulée !

Je regarde tout ça, ma vieille onnaing au bec. Qui manquera de jours ? Sait-on jamais, demain…

Chère vieille République, elle a bien digéré. Elle a fait bonne sieste et bâille en s’étirant. Elle tousse, elle a pris froid : A son âge, il vaut mieux ne pas se dépoitrailler! Elle nous a montré d’énormes seins vert- sombre ! Et nous avons marché !

Je regarde tout ça. Avant d’aller aux courses. C’est trop cher, le marché. J’ai trop d’euros en moins dans ma poche percée.

La grosse république a des cheveux de lionne . Des mains de pelleteuse. Vive la Dame de bronze ! C’est un canon, nom de nom ! Et maintenant ?

Je regarde tout ça. Pourquoi pas du sang neuf ? Je veux dire : Encore ! Au point où nous en sommes… L’ennui c’est que ça poisse après avoir coulé.