Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
orlando de rudder
orlando de rudder
Publicité
Archives
12 février 2007

Esthétique du malheur

C'est vrai: le pire, c'est le malheur qu'on ne choisit pas! On ne s'est pas préparé! On ne l'a pas prévu, cultivé, bâti. Alors, on gère mal. On manque de cette guidance intime du décidé maussade!

Autrement, c'est du sport: on s'arrange, on connaît. Et plouf! passez muscade:   la souffance devient décorative. Même sans battre des records, on se sent estimable. On est aussi fiérot qu'un marin solitaire qui se sert de la mer. Il  peut se faire mal, celui qui la prend pour un terrain de jeu dangereux. Au risque de se perdre. Mais enfin, c'est le jeu! Le malheur ordinaire, oui, celui  qu'on choisit sans le savoir vraiment, comporte quelque risques. Il faut du sel à tout. Même aux pâtisseries crémeuses et glucosées des souffrances sirupeuses.

Mais le malheur soudain, celui qu'on ne fait pas exprès plus ou moins consciemment, le pas civilisé,le sauvage malappris, c'est beaucoup moins commode! On ne sait pas comment le prendre. C'est trop fort, pimenté, plein d'alcool délétère. Ca devient organique boyauteux, clapotant. Ca fait colique et dégueulis dans le marécageux. Ca moisit, ça rancit, ça pourrit, ça gangrène.Ca grouille d'asticots gris, de gros vers gras gluant aux régime coprophage, aux déjections haussant toute la merde au carré des répugnances stridentes qui vous hachent le foie, essorent la tripaille, révulsent la rate, rapetassent l'oesophage et tordent le gésier en tabassant la luette! Ca vous confit la glotte en trismus frénétique avec des arière-goûts de purin trop stagnant... C'est turbide et fangeux, sanieux, glauque et visqueux. Le malheur pas choisi, c'est vraiment dégueulasse! Ca dépasse de beaucoup le désarroi bourgeois du malheur bien social, voire sentimental et qui s'arrangerait si on ne voulait pas s'y rouler comme des porcs dans un fumier fétide délicieusement puant. Oui, le malheur fortuit, ça cogne dur! Pas qu'un peu!

Et c'est très embêtant.

Publicité
Publicité
Commentaires
N
pwhaizy ! ô tant que vous le pourrez mister RuRu.<br /> <br /> ce texte... arrimé là, griffes sur papier.
Publicité