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orlando de rudder
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26 novembre 2006

Prière.

Un de ces jours, mardi peut-être, la pluie viendra renouveler l’eau sale. Celle qui ne bouge pas. Celle qui emmure les blattes qu’on a jetées avec la ventrée vacuum de l’aspirateur gris. Parce que je fous tout à l’eau, dans la mare inquiétante.   Je ne suis pas du genre à trier les poubelles ! Tous les chrétiens ne sont pas des esclaves!

Moi, j’en ai plein le dos, des vertèbres qui craquent. On dirait des éclairs, invisibles et brûlant.  Mais je ne dis trop rien : dans la mare, il y a des gens et des poissons puants.  Des poissons aux yeux morts. Pas vu, pas pris : C’est immangeable. Et ça pue le pourri !

L’aspirateur gris, c’est quelqu’un : Mille deux cents watts de muscles électriques ! Les ménagères ne mangent pas les blattes. Certaines se noient même dans mes marres. J’ai trop mal aux vertèbres pour aimer les gens. Je ne mange pas de blattes non plus. J’ai pourtant essayé. Mais je préfère le gras de porc.

Quelqu’un m’a vu prier devant la marre. A vrai dire, je pissais. Tout le monde me croit pieux. Y compris le curé : J’irai donc à la messe, tremper mes doigts dans l’eau stagnante des bénitiers sans poissons. Sans blattes. Sans ventrée vacuum d’ aspirateur gris. Un encensoir ne vaut pas mille deux cents watts ! Mais le Christ-Roi est plus costaud que tout !

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