Vive le curé MEslier
Certes, il arrive parfois que les développments du curé MEslier soient datés, pesants, fastidieux. N'empêche qu'il revigore par sa santé incongrue! Ce curé "exemplaire", aimé de ses paroissiens a élevé une variété de militance par l'hypocrisie au rang d'art et d'art de vivre! C'est presque dommage, qu'en plus, il se soit acoquiné avec une jeunesse (ce qui lui a valu des ennuis, certes, mais moindres que si on avait su, pour le reste) de trente ans sa cadette...
Voici, cependant, un vrai curé d'autrefois, constamment en contact avec le peuple, la misère de l'époque horrible de Louis XIV, l'une des plus misérables de notre histoire. Famime et misère, persécutions: constance de l'ignominie augmentée par les banques et les guerres "nécessaires" pour maintenir l'équilibre écolo-démographique du temps.
Un vrai curé, aussi dévoué que Saint Vincent de Paul bien avant lui. S'il n'avait pas troussé les filles (ou si, comme le reste, ça ne s'était pas su) , il aurait pu être un saint! A condition qu'on ne retrouve pas ses écrits posthumes! Aimé de ses paroissiens, ils administrait les sacrement, organisait les oeuvres, répandait les aumônes: Oui, un vrai curé! Voici une description de son sacerdoce:
À sa sortie du séminaire, ordonné prêtre en 1688, il se voit confier la cure d'Etrépigny, paroisse située à une dizaine de kilomètres de son village natal. Il aura aussi la charge d'une autre localité, Balaives, à trois kilomètres d'Etrépigny. Quand ses collègues sont malades, il lui arrive de faire des remplacements dans les paroisses des alentours.
Il reste durant quarante ans curé d'Etrépigny, baptisant, mariant, administrant l'extrême-onction aux agonisants à toute heure du jour et de la nuit, procédant aux enterrements, disant la messe et les vêpres, organisant fêtes et processions, faisant son sermon chaque dimanche, assurant le catéchisme, confessant. Jamais un philosophe n'a eu un contact aussi étroit et à ce point continu avec ce que l'on appelait alors le bas peuple.
Sa vie est sans histoires. Il est plutôt bon prêtre, même si sa servante, une cousine d'une vingtaine d'années, fait un peu jaser. Il ne fait pas preuve d'un excès de bigoterie, n'est pas toujours en train de tirer le maximum des miséreux qu'il administre, ne participe pas aux beuveries et bagarres des villageois comme d'autres prêtres du temps. Sans histoires… cependant.
C'est sur: http://calle-luna.org/article.php3?id_article=215
Hé oui: cependant! Si j'osais, j'ajouterais même: "toutefois", voire, soyons fous, "néanmoins"!
Le curé Maslier, par cet art de vivre, devait ressentir de puissantes joies, des bouffées d'allégresse et d'hilarité. D'intense rigolade, même! Espion des forces de la joie dans un monde de brutes bigotes, il a été exemplaire en tous points: curé "parfait" et poseur de bombe à retardement tout aussi parfait!
Il amuse et fascine.Je le relis parfois.Et je me marre en imaginant son plaisir d'être lui même, en douce, en catimini, jouissant de donner le change à un tas de pouacres du genre grenouilles de bénitier tout en renversant sa "gouvernante" avenante et toute jeune!
Il y a plus d'amour chez cet "hypocrite inspiré" que parmi bien des assemblées de croyants!
IL est trop triste de ne pas connaître cet homme épatant! Pour en savoir plus sur le farouche Ardennais, voir "JEan Meslier" sur Wikipedia! Ensuite, on touvera sur le net beaucoup de textes, de renseignements sur ce personnage épastrouillant qui mériterait de figurer parmi les "excentriques" (c'est sur le net) d'Emmanuel Pollaud-Edulian!
Poil aux dents!
Le texte cité en italiques est de Paul Desalmand, l'épatant auteur, entre autres, d' Ecrire est un miracle. A lire absolument!
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