Envie de vivre !

L’incertain m’intronise et toute incertitude me donne l’envie de vivre ! Je n’ai pas acheté un destin façonné, rage de paix morose, vie d’agouti veule ! Je ne veux pas vaquer dans l’existence, soumis comme la nature l’est à elle-même. Alors, j’aime les arbres, même quand certains me parlent. A tous ceux qui veulent naître, hommes ou femmes et autres ! assez de négligence et de laisser-aller ! Choisissez soigneusement le monde de votre vie ! N’allez pas atterrir dans une famille coupable d’être moins que le jour-même ou que la veille au soir ! Car quel que soit le jour ou même l’heure qui sonne, nous ne sommes responsables que de notre milieu ! L’incertain m’intronise et quand l’arbre me parle, il ne dit pas autre chose, l’accolé des forêts, l’à-côté de tout autre ! L’enraciné sans cœur, puisque les amoureux, attendant la rupture, en gravent un sur l’écorce ! Mon cœur s’arsouille en rêveries : Villages et jardins, origines incertaines, racines en pied de cochon, marcottage boudiné ! Je viens de moi, le même, et je marche mieux qu’un arbre parce que, bon sang de bonsoir, j’ai autre chose à faire ! Viande de mon cœur, ça se cuit en dedans ! volupté d’être là et de lui dire, à l’arbre : tu ne perds rien pour attendre ! Ô se manger soi-même un beau jour inconnu sous les vastes frondaisons, nombril en abandon comme quelque sot-l’y-laisse ! Je ne te parlerai que si tu me réponds : Voilà l’ordre, le pari de tout arbre capable ! Alors, éloignons-nous de la forêt panique. Voici venir Gisèle, qui revient du verger portant un plein panier de cerises sûres du Nord… Et des oiseaux qui passent se poseront sur l’arbre : L’incertain m’intronise et toute incertitude me donne l’envie de vivre !

Comments

[feuilllle]

quelle racines ! quelle genealogie!
quelle apologie!

sourire.............