Ecce homo

Il y a des animaux qui possèdent des sens ignorés de nous tous : des radars, des sonars, des ondes qui rebondissent. Et c’est beau, disent les gens. Il y a des animaux capables de sentiments, gentils, disent les gens, jamais, jamais méchants… Il y a les fourmis, le termites qui vivotent dans l’ordre élémentaire d’obéissances obligées. Ca plaît à tant de gens. Ca les fascine, même ! Les dauphins sont malins, et mignons de surcroît. Ils représentent tous ce que ej ne veux pas être… Moi, quand je regarde tous ces dons, ces merveilles, je me sens heureux. Heureux d’être humain. D’être nu et si faible par rapport aux bêtes. Je n’ai pas de sonar, de dons fabuleux, de cornes et d’armes naturelles. L’homme s’est fait lui-même, sans aucun avantage au départ, sauf la nécessité de devenir autre, la pure poésie, la cruauté aussi, mais l’amour autrement. IL n'a pas d'ailes: il a inventé la Montgolfière, l'avion, avec une poésie nouvelle. Dans la paix comme dans la guerre qu'il ne pratique pas beaucoup plus que les autres! Et même qu'il combat: Et c'est le seul au monde! Toujours plus, toujours mieux, l'homme s'offre le luxe de s'auto-dénigrer! Reste d'instinct, peut-être et de servilité, reste de trouille constante, condition animale, craignant tout et puis rien, souvenir des vies sans existence vraie, vivant en tremblant au lieu d'être debout! L'homme a su dépasser cette peur primordiale et inventer le luxe, l'inutile, le fécond et l'art d'être lui-même! La nature l’embêtait : il a planté des arbres. Il a crée sa nourriture en l’élevant lui-même. Et la beauté grandiose de toute l’âme humaine vient de cet arbre mu conte l’ordre des choses. Cultiver, élever, la première révolte, l’humanité en marche et la vie continuelle...