13 juin 2006
Lettre aux Corinthiens qui s'en foutent éperdument.
Protase.
L’amour est vache comme une marguerite. Dans sa tendresse hallucinante, il pompe la terre de toutes ses forces, il pompe la merde en besogneux, il s’abreuve de l’air des cimes et lampes les rosées les plus pures. Pétri de douces injustices, de préférences discriminantes, il élit n’importe quel candidat parce qu’il ne peut croire qu’en lui. Il bâtit, lui, inexorable, cruel qui ne s’avachit pas, il rêve ferme et dur et cogne : le vrai cœur est un gant de boxe pour le k.o de l’intérieur.
Une marguerite, voyez-vous ça, on arrache tout sauf le cœur, aussi jaune qu’un vrai paria, aussi spirale qu’un alcool fort.
Apodose.
Cœur dilaté comme une rate,
L'amour se peuple de grandes dents,
Comme un vieux loup traîne-savates
Joignant ferveur avectourment.
L’amour, pardi, c'est que de l'affre
Il bande à part, fait part à deux
Et s’il se montre trop goulafre,
Voici qu’on devient malheureux !
L'amour ce n'est pas toujours rose,
Ca prend le coeur, les couilles, la tête,
C'est un bouquetde violettes
Avec sa couleur d'ecchymose.
Clausule.L’amour n’est pas un romantique, il piétine les myosotis, et c’est lui-même qu’il arnaque par des « toujours » malencontreux.. C’est un brutal, une disparate, il soule la gueule comme le vin pur, il ne s’aveugle que pour morfler, il sait ce que souffrir veut dire, il s’enténèbre en volupté.
EnvoiNon mais des fois, l’amour, dis-moi, Quand vas-tu me lâcher la grappe, redevenir histoire de cul, épouvantail ou assassin, n’importe qui mais hors de moi, comme une colère inefficace, celle qui m’insurge contre toi.? Carabistouille et Cupidon : tout ce qui précède est bidon !
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