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orlando de rudder
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3 juin 2006

La Carpe.

L’eau semble trouble. C’est dans un rayon de soleil. Reflets de poussière. Je ne confie pas de pain à la carpe qui nage. Je me le garde pour la farcir. D’ailleurs j’ai des oignons et même des épices. La carpe ne voit pas l’hameçon pour de vrai. Elle se méfie. Je m’en fous ; je l’aurai. C’est pas bon, disait l’autre. Le ciel ne prendra pas mon âme. Pas plus que mon argent. IL fait un peu trop chaud, même sur son reflet. La carpe n’a pas de nez. Voilà, je suis vainqueur. Nous allons la manger. Ce sera tout à l’heure. Non, car il faut du temps pour la préparation. L’horreur est impassible quand le poisson frétille. L’hameçon ne peut pas capturer un rayon de soleil. LA carpe ressemble à une mandoline plate, faite d’aluminium embouti. J’écrase une touffe d’herbe. Tu ramasses une poignée de terre. La vie s’offre. On la traverse sans clef. Tu dis qu’il y a des portes. La nuit fera l’aumône de ses étoiles. Monnaie grincheuse. C’est bientôt l’heure du thé. La rivière est profonde. On pourrait s’y noyer. Comme il fait encore beau, on ira se chercher des millefeuilles. La pâtisserie ferme moins tôt qu’avant. Voici le vent du Nord. Soupir inassouvi. La carpe vit encore. On se régalera. Achetons du vin blanc.
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