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orlando de rudder
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2 juin 2006

Voyageur malgré lui.

Le voyage n’est nécessaire qu’aux imaginations courtes. Colette, Belles saisons. Sur le ciel ou dedans, parmi les vieilles villes, on croit qu’on voit des Dieux, de chair comme des femmes. Si ce sont des nuages on sait qu’il va pleuvoir. Mais trop d’anges ont passé, j’ai vécu, c’est beaucoup ! Combien de vies anciennes ont disparu comme ça, en vivant tout de go ? , J'ai perdu tout mon âge. Ca ne fait pas très mal. Je suis le sédentaire, le client éternel de malheur ou d’ailleurs, ce lui qui aimerait tester là pour toujours. Celui qui a bien dû bourlinguer puisqu’il faut, ballotté par les vents, pas heureux sous là-bas aux cieux qui se ressemblent. J‘ai parcouru la terre et j’ai compté très vite : il n’y a pas, c’est vrai, plus de dix paysages différents dans le monde. Et tout devient pareil quand on a oublié que la ville, c’est l’humain et qu’au coin de la rue, il y a Molly Malone qui jabote commack avec Mimi Pinson et Bibi la Purée… Voici venir l’automne. Je suis le client du malheur, le consommateur du voyage obligé, des marches à tue-tête dans les déserts crétins et des lentes randonnées quand on pète de froid. Je suis allé me faire foutre là-bas, encore là-bas et j’ai vu des misères parce que ça, je le vois. J’ai beaucoup d’opéras dans l’intestin du cœur ! Et dans ma servitude de cerveau abîmé, je revois quelque fois les souvenirs d’ailleurs : Moi, j’ai trop voyagé pour aimer à nouveau. J’ai connu des glaïeuls, des tas de renoncules, des myosotis salis et des roses sans parfum. Des filles de port hardies, des bourgeoises esseulées…Mais il y en a une autre dont je ne parle pas ! J’ai découvert, parfois de jolies villes. Et, plus souvent, c’est vrai des bourgades brutales. IL y a des royaumes à la fortune triste et des océans gris qui puent la vieille poiscaille. Les âmes s’y sèment et germent sans jamais refleurir et les putains marcottent sur les trottoirs en dur. J’en ai margouillaudé, des accessoires de filles, rotoplots, boulevards, des dômes et des coupoles reliés de peau jolie, des replis confortables et je me suis vautré sur des corps impassibles tandis que j’ai tangué sur plein d’autres en émoi. Que dire que faire et ou ? Je m’en reviens chez moi. Je regarde mon monde et je dis : Fallait pas.
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