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orlando de rudder
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29 mai 2006

Tous seigneurs!

Il y aura toujours une opposition entre l’artiste et les autres. Les gens de carrière ne peuvent comprendre les gens de destin. Même le plus officiel des peintres, le plus flatteurs des poètes courtisans est radicalement autre par rapport au travailleur, quel qu’il soit. §Ne serait-ce que, quelle que soit son origine, il demeure « hors classe ». Vécût-il comme le plus pantouflard des bourgeois… L’artiste s’adapte à lui-même et le milieu dans lequel il évolue se trouve en rupture par rapport aux autres. IL y eut Villon et Charles d’Orléans, le voyou universitaire et le Prince, Francis Poulenc et Paul Fort, l’héritier d’industrie pharmaceutique et le « fils de rien »… Charles Péguy, Vallès s’opposent au richissime Raymond Roussel, au point de vue du milieu d’extraction. Mais Van Gogh était admiré de Lautrec : le noble et le fils de pasteur rigide… Ceci crée une sorte d’égalité à nulle autre pareille et qui enrage beaucoup de gens, car cette manière d’être entraîne un mode de vie qui parait prétentieux. Mais qui, en fait, donne une bonne leçon à tous les autres : Tous seigneurs, tous aventuriers, tous en risque intérieur ou social : C’est un scandale constant. Qui engendre haine, incompréhension, envie et jalousie!
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Z
Je réponds à Renaud par le bistrot des absents<br /> <br /> C’est un bistrot tranquille en compagnie de ceux <br /> Qui peuplent ma mémoire comme des matins pluvieux<br /> Les jours de vague à l’âme ou les soirs de grand spleen<br /> Ce sont des Amoureux défoncés de la ligne<br /> Il y a là bien sûr des princes souvent mélancoliques<br /> Qui cherchent dans les ténèbres la fraîcheur bucolique<br /> Il couvre de leur feuille un parfum exotique <br /> De folles correspondances qui les rendent nostalgiques<br /> Enivrés d’absinthe et d’une rage empirique <br /> Ils arborent des vers comme d’autres, une vieille pipe, <br /> Rimbaud et Verlaine se moquent qu’on les critique<br /> Leur amour se gave de complaintes bibliques <br /> ils vident deux ou trois verres, et les voilà déjà <br /> dans les bras de Villon qui ne les quitte pas<br /> faut dire que le Villon est un enfant terrible <br /> et s’est pris d’affection pour tous ceux qui l’imitent<br /> Entre mauvais garçons on connaît ses limites<br /> Il n’y a que les cons qui se prennent pour des mythes<br /> D’un œil sans complaisance Gainsbourg faisait la nique<br /> A ceux qui poinçonnaient des vers sans la rythmique<br /> Il avait oublié d’être con, ce poète cynique<br /> Qui sur un ton mineur vous rendait électrique<br /> Aux faiseurs de blabla, il distribuait la trique<br /> d’une voix déjà éteinte et presque pathétique<br /> Il s’envoyait en l’air au métro des Lilas <br /> avec une javanaise qui mit le monde au pas, <br /> et quand il titilla l’intouchable Marseillaise<br /> Il fit scandale chez les conservateurs <br /> qui n’aiment pas que l’on pique <br /> Dans l’répertoire antique, <br /> Desproges lui non plus n’aimait pas la mesure<br /> Ses grands réquisitoires écrits dans du cyanure <br /> Ont refroidit des têtes celles qu’ont dit les plus dures,<br /> Comme celles de Cohn-Bendit que l’on croyait pur<br /> Mais gare à la raideur qui, habile, se dissimule <br /> sous l’austère robe de la justice émule, <br /> le cœur d’airain n’a pas gober la pilule,<br /> lui fracassa les reins, lui enfla la vésicule<br /> de tous les crimes qu’il n’avaient pas commis <br /> annonçant que cet homme était à l’automne de sa vie, <br /> et qu’il s’étiolait, racorni comme une feuille en sursis <br /> que foulent les amants séparés dont l’amour s’est tari <br /> au Bois de Vincennes et qui satyre aux bois de Boulogne<br /> Qu’il aime faire tomber dans la démesure et cogne<br /> Les cons c’est son rayon, déniaiser sa besogne<br /> Il en enverrait même faire une bonne cure<br /> Désintoxication de cerveaux en confiture<br /> A tous ces endormis qui font sale figure<br /> Il leur passe un savon, leur promet une biture <br /> Mais il a déjà filé vers le seul vrai bistrot <br /> Dans la salle du fond, là où il n’y a pas de sots<br /> Pour lui, c’est le paradis de se retrouver parmi<br /> Ceux qui comme lui ont croqué de la vie<br /> Ils se sont retirés sur la pointes des dents<br /> Jurant tout leur ciel qu’ils resteraient vivants<br /> Ils n’ont pas eu vraiment tort de nous laisser en plan<br /> Car dans nos têtes de morts, ils toujours présents…<br /> J’en passe et des meilleurs des poètes regrettés<br /> Des Ronsard, des Molière, des Racine, des du Bellay <br /> Il faudra bien s’y faire depuis le temps que ça dure<br /> Allez venez les copains on se prend une biture…<br /> Pour féconder des vers sur le comptoir en dur<br /> AZ
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Je réponds à Renaud par le bistrot des absents<br /> <br /> C’est un bistrot tranquille en compagnie de ceux <br /> Qui peuplent ma mémoire comme des matins pluvieux<br /> Les jours de vague à l’âme ou les soirs de grand spleen<br /> Ce sont des Amoureux défoncés de la ligne<br /> Il y a là bien sûr des princes souvent mélancoliques<br /> Qui cherchent dans les ténèbres la fraîcheur bucolique<br /> Il couvre de leur feuille un parfum exotique <br /> De folles correspondances qui les rendent nostalgiques<br /> Enivrés d’absinthe et d’une rage empirique <br /> Ils arborent des vers comme d’autres, une vieille pipe, <br /> Rimbaud et Verlaine se moquent qu’on les critique<br /> Leur amour se gave de complaintes bibliques <br /> ils vident deux ou trois verres, et les voilà déjà <br /> dans les bras de Villon qui ne les quitte pas<br /> faut dire que le Villon est un enfant terrible <br /> et s’est pris d’affection pour tous ceux qui l’imitent<br /> Entre mauvais garçons on connaît ses limites<br /> Il n’y a que les cons qui se prennent pour des mythes<br /> D’un œil sans complaisance Gainsbourg faisait la nique<br /> A ceux qui poinçonnaient des vers sans la rythmique<br /> Il avait oublié d’être con, ce poète cynique<br /> Qui sur un ton mineur vous rendait électrique<br /> Aux faiseurs de blabla, il distribuait la trique<br /> d’une voix déjà éteinte et presque pathétique<br /> Il s’envoyait en l’air au métro des Lilas <br /> avec une javanaise qui mit le monde au pas, <br /> et quand il titilla l’intouchable Marseillaise<br /> Il fit scandale chez les conservateurs <br /> qui n’aiment pas que l’on pique <br /> Dans l’répertoire antique, <br /> Desproges lui non plus n’aimait pas la mesure<br /> Ses grands réquisitoires écrits dans du cyanure <br /> Ont refroidit des têtes celles qu’ont dit les plus dures,<br /> Comme celles de Cohn-Bendit que l’on croyait pur<br /> Mais gare à la raideur qui, habile, se dissimule <br /> sous l’austère robe de la justice émule, <br /> le cœur d’airain n’a pas gober la pilule,<br /> lui fracassa les reins, lui enfla la vésicule<br /> de tous les crimes qu’il n’avaient pas commis <br /> annonçant que cet homme était à l’automne de sa vie, <br /> et qu’il s’étiolait, racorni comme une feuille en sursis <br /> que foulent les amants séparés dont l’amour s’est tari <br /> au Bois de Vincennes et qui satyre aux bois de Boulogne<br /> Qu’il aime faire tomber dans la démesure et cogne<br /> Les cons c’est son rayon, déniaiser sa besogne<br /> Il en enverrait même faire une bonne cure<br /> Désintoxication de cerveaux en confiture<br /> A tous ces endormis qui font sale figure<br /> Il leur passe un savon, leur promet une biture <br /> Mais il a déjà filé vers le seul vrai bistrot <br /> Dans la salle du fond, là où il n’y a pas de sots<br /> Pour lui, c’est le paradis de se retrouver parmi<br /> Ceux qui comme lui ont croqué de la vie<br /> Ils se sont retirés sur la pointes des dents<br /> Jurant tout leur ciel qu’ils resteraient vivants<br /> Ils n’ont pas eu vraiment tort de nous laisser en plan<br /> Car dans nos têtes de morts, ils toujours présents…<br /> J’en passe et des meilleurs des poètes regrettés<br /> Des Ronsard, des Molière, des Racine, des du Bellay <br /> Il faudra bien s’y faire depuis le temps que ça dure<br /> Allez venez les copains on se prend une biture…<br /> Pour féconder des vers sur le comptoir en dur<br /> AZ
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