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orlando de rudder
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17 mai 2006

Prière du méchant simple au grand caillou du monde.

Caillou du monde ! prends pitié de nos grandes bassesses! Entends-tu la plainte de l’infâme ? Son arrogance meurtrie témoigne d’insuffisance : on reste malgré soi moins méchant qu’on voudrait ! Il tend les mains vers toi, en prière d’arrogance ! Un peu de cruauté, qu’on ricane fielleux ! Nomme-nous fonctionnaires de la haine tenace ! Caillou du monde ! prends pitié de nos grandes bassesses! Qui tuera les miséreux pour en fabriquer d’autres ? De quel droit sont-ils pauvres ? Cette insolence m’oppresse ! J’ai trop envie de tuer ! Donne-m’en l’habitude, fais en donc ma routine ! Caillou du monde ! prends pitié de nos grandes bassesses!Qui piétinera les myosotis demain ? La fleur, c’est pour la tombe Et j’aime tant les fleurs ! Donne-moi du venin ! Caillou du monde ! prends pitié de nos grandes bassesses! O glaïeul funéraire, je t’aime quand tu décores une mort bien atroce ! Il va falloir que ça saigne, que ça saigne à pierre fendre ! Et que des chiens de guerre lapent et croquent des os ! Caillou du monde ! prends pitié de nos grandes bassesses! Entends-tu le canon et les bombes ? La destruction aventureuse ne choisit même plus ses victimes. Et certains meurent encore pour une cause ignoble ! Les innocents survivent ! Qui va les massacrer ? Caillou du monde ! prends pitié de nos grandes bassesses! Entends-tu les beaux discours ? Les hommes trichent de moins en moins ! Certains croient ce qu’ils disent ! Les sincères nous mentent ! Qui les aplatira ? Qui en fera des cadavres sans reliefs, couvrant le sol en macadam de chairs écrasées pour de vrai ? Et qui rira en contemplant ce crime ? Caillou du monde ! prends pitié de nos grandes bassesses! Les victimes nous tuent ! Ils nous demandent la raison notre cruauté. Ils n’y comprennent rien ! De quel droit sont-ils sots ? Certains nous plaignent ! Il faut les tuer ! Caillou du monde ! prends pitié de nos grandes bassesses! Le temps déraisonne. Tout est mou, s’effiloche… Et les gens deviennent bon comme des bourgeois repus ! Greffe-leur des crocs ! que chaque œil soit poignard et que chaque regard éventre ! Caillou du monde, tu est le coeur frigide, le casse-dents intégral ! Cogne ! C’est le destin ! crève l’œil à dix pas ! Défonce rates et foies ! Ecrabouille ! Caillou du monde ! prends pitié de nos grandes bassesses!Qu’ils crèvent tous à plein temps, progressivement, et que la morfle règne pour ta plus grande gloire !
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