23 avril 2006
Voici le train
Voici le train. Il ne ralentit pas devant le quai fissuré de la gare abandonnée. Il se presse, surgissant d'un seul coup dans la nuit . Tu es nue, malgré tout. Tu l’écoutes, allongée dans ta chambre. Aussi seule que possible. Chaleur d’été. Il ne pleuvra pas. Te voici vernissée de ta sueur solitaire.
Le train secoue même les carreaux des fenêtres. Rêveuse entraînée, tu demeures étendue comme une immortelle épanouie. Jambes et bras étendus aux quatre points cardinaux. .
Un araignée du soir cherche à te ressembler.
Partir ? Demain peut-être. Et si le train s’arrête.
La nuit est bien trop épaisse sur ton bien trop grand lit. De pâles reflets mauves venus du ciel noirci fournissent au temps qui passe une lueur mortuaire. Ils rampent sur ton corps. Et puis, tout va s’éteindre.
Tu ne bouges pas, statue dilapidée. Tu sais que demain un autre train viendra. Mais celui du mardi, n’est pas à la même heure. Non, le fracas des roues ne te dis rien qui vaille. Ce n’est qu’un bruit de plus au cœur des solitudes…
Un jour, tu sortiras. Il n'y aura que le train qui passera sur toi...
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