27 février 2006
Tempus statioque.
On dirait aujourd’hui ! Vraiment, ça se ressemble, ce dimanche défiguré par le rictus tranquille d’une saignée transparente : La pluie ! Le temps qui passe s’entrelace aux manigances du temps qu’il fait. Il y a des oiseaux qui pleurent. Jamais je ne trouve le recours de la folie. Ma raison frétillante aime me tourmenter. Faudrait mourir à temps partiel. Vivre est un plein temps à perpète.
Jadis, chaque jeudi, il y avait encore du chocolat noir et des tartines immenses. On spatulait le beurre à bouche-trous du pain. Ca n’a pas d’importance, c’est la romance du passé ! Beurre ton coeur puisqu’il est troué !
Minces lumières, et caetera la pluie assomme chaque quart d’heure. Il y a même des rides sur la boue du chemin. On pourrait vivre ainsi, à côté de la flaque. Ca suffirait, comme eau, à qui ne veut pas boire.
Mercredi, c’était quand ? Mais non, pas avant-hier : c’est aujourd’hui dimanche, il n’y a qu’à calculer jusqu’à l’auriculaire. Tu vois, c’est pas sorcier !
Je me réchauffe le gosier, c’est five o’clock, voici le thé. Chaque gorgée de l’infusion prend ma durée par effraction. Dimanche à cœur-fendre ! On dirait aujourd’hui. Ah ! je m’en souviendrai !
Mardi, j’avais mon âge. Depuis, rien n’a changé. Je vois des jours de rien qui s’en vont à la traîne et des mardi sans fin qui suffisent à la peine !
Quelle heure est-il ? Je l’ai déjà demandé.Mais c’est si bon de voir les gens mentir. Ils disent l’heure, ce n’est plus ça. Ils croient dire la vérité. Et je rigole ! Catimini !
Lundi, je m’en fous : ça ressemble à demain. Sauf la date qui augmente et s’enfle comme une rente jusqu’au premier futur du moins le plus prochain. Un zéro, y’en a pas : mets la pendule à l’heure !
Effeuillons les éphémérides. A quoi ça rime ? Avec la tronche de mes rides ! Si tu ne me crois pas, regarde-moi dans ton miroir !
Vendredi, quelle marée ! Un vendredi comme celui là j’ai ri d’une façon féroce. J’ai rigolé de voir pleurer quelqu’un que je n’aimais plus guère. Les amours mortes sont dégueulasses : ce qui s’efface laisse des traces.
Si tu rencontre dimanche passé, voire lundi ou un autre jour d’une semaine moche comme celle-ci, dis-lui qu’aujourd’hui, je m’en fous : leurs durées ne m’ont pas fait rire. Ce furent des heures à manquer..
Samedi, c’est toujours longtemps. On voit des gens. On se prélasse. S’il fait beau chacun se tracasse de jardinage, d’aménagement : c’est du futur et de la tâche. Le taille-haies dégage le temps. Comme le coiffeur pour les oreilles. Qu’elles jouxtent ou non des tempes grises. On va tuer le temps qui passe ! Déjà, l’ouverture de la chasse ?
Oiseaux flappis des années mortes, le vent s’accroche à vos plumailles.. Avec vos bec d’aiguilles à montre, vous me rongez et grignotez . Avec un revolver de songe, vous tuerai-je en fin de compte ? En prenant le temps de viser ! Pour surtout ne pas vous rater.
La pluie pourfend en clapotant le tic tac veule de la pendule. Les heures ont l’âme basse quand il pleut à ce point. Les heures passent, pas trop vorace, le temps se barre en abruti. Il va pleuvoir jusqu’à trop tard,à quoi bon l’arc-en-ciel de nuit ?
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