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orlando de rudder
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13 février 2006

l'Apparition ou l'anniversaire du "e"

Souvenir: la couverture orange de l'édition diplomatique (Les Belles Lettres) de l'Histoire des fils de Louis le Pieux par Nithard, neveu ou "fils adultérin" de Charlemagne... Et la superbe "partie de football" qui eut lieu, si courtoise, entre les ex-ennemis, quelques jours après la prononciation des Serments de Strasbourg... Le 14 février 842 Charles le chauve et son frère se liguèrent contre un troisième frère, Lothaire (Dont le nom est celui de la Lotharingie, la Lorraine!). ILs prononcèrent un serment, chacun dans la langue de l'autre. LEs soldats prononcèrent aussi un serment, dans la langue de leurs chefs (car certains étaient des mercenaires venus d'on en sait où). ET ce furent les premiers documents en langue vulgaire juridique (la version tudesque est aussi un monument pour le"tudesque", ce mot signifiant "peuple" et a évolué phonétiquement jusqu'à devenir "deutsch").Le premier qui nous reste pour le français. Seulement voilà:l'alphabet latin ne peut pas représenter les sons de la langue neuve. Certains sons n'ont pas de signe! Alors, on bricole (on a continué!).PAr exemple, pour transcrire un son analogue au "th" britannique, qui existait en français de ce temps, on se sert d'un digramme "dh" et l'on écrit cadhuna pour caduna, chaque, aiudha, etc. Ce qui montre des sonorisations et d'autres changements phonétiques. Georges Pérec, dans La Disparition abolit notre "e", si fréquent en français. Les Serments de Strasbourg le cherchent sans le trouver. Du moins ce son "e" central, caractéristique du français, langue romane au nom germanique, et qui n'existe ni en italien, ni en espagnol, etc... En effet, on trouve, un peu comme au hasard, les graphies "Karlo" ou "Karle", qui ne correspondent pas à une déclinaison... Laquelle déclinaison, d'ailleurs, apparaît, plus tard en ancien français, particulièrement lorsqu'il s'agit des actants principaux du récits -souvent des mots venant d'imparissyllabiques latins- tout en n'étant moins respectée généralement (on lira, à ce propos les travaux de mon patron de thèse, Bernard Cerquiglini). Tout se passe comme si, ne sachant comment transcrire un son avec les signes habituels, on met un o, un e, "au pif". Et cette absence du "e" en tant qu'un signe distinct atteste de sa présence. C'est son apparition!!! Notons que Chilpéric avait déjà tenté de créer un alphabet rendant compte et graphie de la prononciation de ce qu'on pensait être ncore du latin à son époque. Il fit gratter des manuscrits pour qu'on récrive par-dessus les textes avec les signes qu'il promulga pour transcrire les "nouveaux sons". Et ces palimpsestes furent la première réforme de l'orthographe, si l'on veut!!!! Strasbourg... L'Alsace est toujours bilingue!!!! Buvons un coup à la santé du "e", même s'il en reste muet de stupéfaction! Ce n'est pas tous les jours qu'on fête l'annivesaire d'un son!
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