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orlando de rudder
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4 février 2006

L'amour des lettres et le désir de Dieu

L'amour est impossible à définir. Ou semble tel. Aussi est-il souvent bon, pour tenter d'appréhender cette connaissance, de chercher ce qu'en disent les mystiques d'offrande. L'occident, avec Saint Benoît, par exemple, a délaissé les gesticulations, les poses, pour rendre inévitable le face à face avec soi, ou ce qui est en devenir et que l'on peut appeler ainsi. Certes, on parlait "d'ignorance divine" mais comme pour l'otium ou "oisiveté", il ne s'agissait pas de ce que nous désignerions par là. IL fallait faire naître l'esprit, la cogitation suivie de la méditation, puis de la contemplation, en se méfiant de la méditation en soi qui fait tant de mal aujourd'hui... Penser, c'est aimer, disait-onnparfois, en boutade mi-figue mi-raisin. "Penser, c'est juger", répondit malicieusement Emmanuel Kant bien longtemps après. LA culture occidentale qui suivit nous affole, nous occidentaux par sa violence.PArce que nous sommes les seuls à ne pas nous en glorifier!!!! L'histoire des "pays de sagesse" n'est que gueres et massacres à des échelles que nous n'avons pas connues; Chine, Tibet ancien, Inde, etc. Nous avons été; et nous sommes encore bien en deça de ces faits désastreux. Et, là où des guerriers mystiques se vantaient de tuer, de torturer, nous trouvons que c'est honteux. Là où on exhibait les cadavres mutilés en récitant des phrases bouddhistes, nous avons petit à petit, pris conscience jusqu'à éprouver de la honte de nous-mêmes. Nous sommes la seule culture à s'autocritiquer à ce point. Quant à l'invention des Droits de l'Homme, pour imparfaite qu'elle soit, elle n'existe nulle part ailleurs!!! LA culture du profit -et puorquoi pas? Il n'y a que l'occident pour le juger aussi généralement honteux! Ailleurs, c'est uen valeur positive, comme dans le zen forcené des affairists japonais!- n'est, en revanche, pas notre spécificité:la Chine, guerrière au plus haut point, est la patrie de cette attitude... Et le bouddhisme est aussi, et peut-être principalement, la religion des marchands!!!! Car c'est la partie de la population chinoise la plus croyante !!!!! Ce que je ne critique pas!!!! Je préfère autre chose... C'est de culture qu'il s'agit, au sens le plus banal: celle du livre. Celle de l'amitié avec des gens que l'on n'a jamais vu. Celel de l'amour enfin, car c'est bien ce qu'on cherche... Cette notion d'amour est dans le titre oroginal d'un fort beau livre, d'un acte de foi, d'une étude et d'un poème: L'amour des Lettres et le Désir de Dieu. A notre époque où lanti-intellectualisme cache comme toujours la haine, on a du mal, parfois à comprendre. ... Science et patience!!! L'auteur, Dom Leclercq fait dans ce livre une belel histoire et une belle étude. Et le nouveau titre de son ouvrage Introduction aux études monastiques du Moyen Age me semble résulter d'une censure. Dans cet ouvrage, Dom Leclercq rejoint Foucault par anticipation.Il monte, en efet, que la "volonté de savoir" est l'amour ou, du moins, une de ses composantes si tant est qu'on opuisse appréhender l'objet.On peut presque interpréter le titre original "!L'Amour des lettres EST le désir de Dieu"... Ce qu'un Saint François D'assise montre à l'évidence. Mais aussi Gertrude de Nivelles ou Thérèse d'Avila. L'amour est aussi une lectio divina dasn sa volonté d'être. C'est la lente fécondation de l'esprit par la connaissnce, l'étude patiente, discrète, dans un silence fécond. C'est le partage du pain des excellences passées et même la rigolade d'un fabliau rencontré, car les moines lisaient copiaient aussi des galéjades obscènes.Et se marraient comme touot un chacun. Cette patience bénédictine nous fonde. Elle est au moins le désir d'amour. Mais désirer l'amour c'est peut-être déjà aimer. Qui sait? Il y a, évidemment, une volonté sous le désir et la ferveur est fatigante: c'est le stress positif. L'anti-satori. ET c'est pourquoi l'on étudie, pourquoi on refuse le "je ne veux pas le savoir" adjudantesque... la "docte ignorance" de nos bons moines, tourmentés et inquiets (puisqu'on les croit sereins) est cette quête éperdue d'humanité fervente... Bien évidemment, ces moines étaient bâtisseurs: ils défrichaient le sol, établissaient des clairières dans les forêts, construisaient des bâtiments, herborisaient à des fins médicinales, cultivaient AUSSI la terre. Comme la plupart des intellectuels, ils n'ignoraient rien du travail manuel et du chant de la matière!!!! Mente manuque!!! Bûcherons, paysans et lettrés, ils ont donné, donné... Avec tout le charivari,intérieur de la foi, les tourments possibles, les intrigues de couvent, la vie... Et les mystères du quotidien... Savoir ou vouloir aimer, c'est chercher le savoir, le transmuer en connaissance, en admettant que l'objet nous échappe. Et le livre fut l'instrument de cette volonté d'aimer. Saint JEan, dévorant le livre, dans l'Apocalypse montre que la révélation n'advient pas sans un "background" culturel solide. La culture porte ses fruits, mène à la sérendipité, à "l'instinct de l'instant" et propose l'allégresse,au milieu même du malheur... LE livre de dom Leclercq est sans doute disponible aux édition du cerf. C'est vraiment un ouvrage de base!!! De tendresse et... d'amour? L'amour? Une féconde inquiétude? Une joie inquiète?
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