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orlando de rudder
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3 février 2006

Edmond Jabès

Edmond Jabès m'émerveille. Alors, partageons. en espérant que vous aimerez autant que moi: S'éprendre d'une inconnue et n'être plus que son étonnement. Dormir avec les parasols. La mort, c'est la lune, ce n'est pas autre chose qu'une torche éteinte, le dernier souffle brûlé vif. Mais jamais nous ne fûmes si près de nous connaître bien que nous n'ayons pu nous consulter. Jamais nous ne fûmes si enclins à disparaître. Fantômes, vos noms, gravés sur la pierre du mythe, bourdonnent, ruche punie. Nous fûmes deux à compter l'échec. L'étrangère couronnée d'algues et puis aussi le sable. * La pente où je puis tenir en haleine l'arbre qui se défait de ses origines. Et c'est plus qu'un miracle : une éclosion perpétuelle. Je ne sais plus où en est le temps. N'ai-je pas tracé la ligne du départ et multiplié le ciel pour chaque racine ? Le soir, le sol est soulevé de curiosité afin que la montagne soit à son aise et que l'étoile ne se croie plus seule; pour que tu aies aussi les bras heureux. * Le rire est une jeune femme écartelée sur les routes. La mort est plus adroite. Tu mets le feu au paysage arraché aux paupières : Notre lieu de rencontre. L'histoire est compromise. Quand le monde est rouge les dents ont un éclat particulier; les tourterelles s'y risquent. Avec toi, tout est simple mais réfléchi. Un fil ténu rattache l'univers à ton poignet. Tout est grave, sauvé, blessé. * L'attentive ! Et ce n'est pas seulement une femme, mais des milliers d'oiseaux aux ailes de terre humide pour clouer le printemps, l'arbre au vent et les chevelures éparses. Dans son regard il y a la première minute où je t'ai vue. Il y a surtout tes lèvres pour lesquelles la nuit cesse d'étouffer le monde. Par tous les orages, docile au bout des doigts. Je ne lui ai jamais donné une forme, mais quand j'apparais, elle répond. »... Edmond Jabès, extraits de "Je bâtis ma demeure" - poèmes 1943-1957 (éd. Gallimard)
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