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orlando de rudder
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6 janvier 2006

Banlieues: mentalités et représentations.

Je suis perplexe quand aux analyses du phénomène "banlieue". Certes, on a enfin compris que ce n'est pas directement en rapport avec l'Islam, mais l'on continue à penser en termes d'immigration, de "différence", de discrimination. C'est en partie vrai, mais ça ne suffit pas. . Et le fait, réel évidemment, de la discrimination est une explication bien courte. Car les auteurs de violence sont bien souvent "inemployables". Comme les organisateurs de leur "spontanéité"! Sauf que ceux-ci sont à l'abri du besoin. Ce qui suit provient d'abord de longs mois passés dans les ZEP où j'ai souvent logé pour mes ateliers d'écritures qui devenaient des actions sociales et militantes par la force des choses. De ce que j'y ai vu et entendu, voire subi. Ce n'était d'ailleurs pas désagréable, on peut vivre en banlieue "chaude" et je m'y suis fait des amis qui n'ont rien à voir avec les bandes dominatrices. Contrairement aux habitants français "de souche", je n'ignorais pas mes voisins maghrébins et j'ai souvent été invités par eux. J'ai accompagné à la guitare des rappeurs débutant et même des chansons de Rmitti chantées par de vieilles dames.. Et même des chansons de Bob Azzam!!!!! (ça ne nous rajeunit pas) Et aussi, des jeunes gens m'ont fait lire leurs poèmes, m'ont parlé de leurs problèmes, voire ce sont confiés... Banlieues tendres et ceci à côté des bands ignobles! Eh oui, il va bien falloir qu'on l'admette: Incroyable! Les Français d'origine maghrébine vivant dans les banlieues sont des gens!!!! Ce ne sont pas forcément des islamistes féroces prêts à égorger tout le monde!!!! Incroyable, mais vrai! Beaucoup voudraient s'en sortir et élèvent bien leurs enfants! Est-ce possible? DE plus, ils ne supportnt souvant pas les "barbus ni les bandes. Certains sont croyants, voire pratiquants,mais tranquillement, comme les bons cathos bien de cheux nous sns pour cela rêver de massacres! Et c'est un athée (comme une tasse) qui parle ainsi! ET j'ai aussi vu, souvent, l'ignominie (je pèse mes mots) de certains chefs d'établissements scolaires du type "pas de vague" qui constituait parfois une non assistance à personnes en danger (non-dénonciation de rackets, de maltraitance, voire d'abus sexuels!!! Oui, c'était à ce point là, déjà, il y a quelsques années) . De ce fait il se trouve que j'en connais certains beaucoup mieux que leurs voisins qui, pourtant, vivent en ces lieux depuis parfois des décennies... Le raciste qui dit "je les connais, moi, je vis en banlieue" est généralement un menteur: il ne fréquente pas, il ignore, il ne connaît pas... Il a de son réel quotidien une vision fausse et de parti-pris. C'est le problème du terrain... Comem celle de l'amour, la position du savoir est ailleurs, fût-ce un ailleurs dans le même lieu. Moi, jai été gavé de thé à la menthe, de chorba, et de gâteaux extrêmement nocifs à mon tour de taille! MAis poursuivons: D'abord, cette spontanéité est, certes, ressentie. Il n'y a guère ou pas d'ordre formel du genre: "va brûler des voitures, agresse une nana". Les commandements sont plus diffus et procèdent de vieilles techniques de guerilla... La spontanéité est organisée et le problème, pour les organisateurs est de montrer leur puissance, de détourner les "jeunes" des études et de toute formation pour régner sur des territoires, points de départ de raids et de razzia par moments, repli à d'autre et aussi "zones interdites" à tout ce qui est la civilisation extérieure.On peut penser au Japon au temps du grand banditisme des samouraïs et de l'opprression des paysans par des bandes à la fois proches, voire proximes dont les bases peuvent se trouver dans le territoire même ou à proximité.On peut aussi penser à Robin des Bois (enfin, ses nombreux modèles historiques, Locksley, etc...) et sa bande de truands au service de l'oppresseur normand... Mais qui pouvaient virer de bord pour peu qu'on les paye mieux! La structure des groupes, diffuse elle aussi, faite de mouvances et de bandes restreintes rappelle le monde des Germains.. Du moins au temps d'avant l'idée hégémonique et colonisatrice: les territoires suffisent et surtout, il ne faut pas avoir de contacts, sauf ceux qui sont indispendables, avec le monde extérieur. Particulièrement tout ce qui concerne l'industrie du deal qui est uen économie principale et non parallèlle! L'autarcie est la règle. Et le désir "libidinal"!!Ces "bandes" ne sont pas des ensembles flous, mais des petites sociétés fort bien organisées mentalement dans une idéologie descriptible, avec des rituels et des coutumes pouvant évoquer des civilisations que les ethnologues considèrent comme complexes et respectables... Il serait facile de voir aussi le mode de vie des tribus berbères, "barbares". C'est exactement ça.Mais ce genre d'organisation est universelle ou peu s'en faut. J'ai déjà dit que c'est aussi celle de l'aristocratie féodale, à l'époque de sa fondation, s'autoproclamant par la violence à ses débuts, ou de la mafia, son double . MAis peut-être qu'une nostalgie inconsciente de la tradition des dissidents du monde arabe, de ceux qui, au départ, résistèrent à l'Islam (la plupart des Maghrébins l'ont bien oublié, malgré le réveil Imazighen!), est présente. Toujours est-il que les analyses politiques, sociales, sociologiques même (et pourtant ma soeur a travaillé d'une façon claire sur l'appropriation des territoires! voit sur le net.) sont en partie inadéquates. Et que cela relèverait d'une discipline telle que l'anthropologie historique, puisque des structures (ce en doit pas être le bon terme: il me manque, en ces disciplines, quelques outils et éléments de méthode) fort anciennes sont réactivées et qu'elles sont, encore timidement revendiquées. Bref, il y a une mythologie à la fois de l'errance nomade (au sens ancien: on sait où l'on va et pourquoi, même si l'occasion fait le larron et qu'une razzia "spontanée" peut avoir lieu si la situation s'y prête.Les Nomades ont des aires d'action et il ne faut pas aller razzier sur els terres de la tribu voisine! ) et de la domination d'un territoire ("la banlieue") inaccessible aux "bouffons" de l'extérieur, fussent-ils le SAMU ou les Pompiers venu secourir. Des rituels de sacrifice des femmes font aussi partie du décor, ainsi que celui, très actif et soigneusement tu, des "tournantes", le viol collectif faisant partie, depuis le fond des âges, des "cérémonies" de victoire, de possession inadmissible, d'affirmation de la puissance d'un groupe minoritaire et oppresseur (Et Kurosawa, dans les Sept Samouraïs montre bien qu'on cachait les filles, qu'on leur coupait les cheveux,etc... Le Remake de John Sturges, les Sept Mercenaires en fait autant car le phénomène est répandu et peut avoir leieu dans l'ancien Japon comme dans l'Ouest sauvage!!!) Lequel règne sur la majorité qui ,elle, veut s'adapter au monde et refuse ces bandes, ces "grandes compagnies, comme elles existaient au Moyen âge ou encore les répugnants groupes sudistes après la guerre de sécession étatzunienne (Quantrill, etc) qui semaient la terreur sous un prétexte politique... "soldats perdus" et vrais assassins. Que le peuple a parfois encensés! L'affirmation d'appartenance, la frénésie d'identité mènent toujours à ce genre de pratiques (encore un mauvais mot)... Et l'aspect historique, inconscient ou préconscient est présent d'une façon éclatante: c'est une affaire d'anthropologie historique, un état de fait déterminé par une nostalgie diffuse, elle aussi, une symbolique réactivée par des revendications culturelles lacunaires et imprécises, par des mentalités et de représentations. Ainsi, l'aspect "spontané" s'explique. Il suffit de stimuler les troupes: un mot suffit, ça part tout seul... Rappelons qu'il s'agit là d'un fait minoritaire et que, pour scandaleuses qu'elles soient, les "émeutes" de la banlieue n'ont absolument pas mis la France à feu et à sang, qu'on ne les a pas combattues sérieusement et qu'une complaisance laisse faire au moment même où l'on tient le discours illusoire d'une fermeté qu'on n'assurera pas, sauf si ça va vraiment trop loin. On a trop besoin de ces gens-là pour assurer la perénnité d'une droite scrogneugneu au pouvoir ou d'une gauche victimophile qui ne voit des victimes que parmi les gens dangereux, minoritaires et oppresseurs.LEs autres, la grande majorité, les vrais discriminés qui cherchent du boulot, qui tentent de se cultiver, de devenir meilleurs et de vivre en paix ?On s'en fout. Au Moyen Age, l'utilisation des "grandes compagnies" a permis l'instaurationd 'une féodalité nouvelle dans son organisation. Quand on n'a plus eu besoin d'elles, Du Guesclin, un fier gangster, les a vaincues, ou du moins rendues moins virulentes et plus rentables... Rappelons que les grands faits historiques de ce genre comme beaucoup de grandes batailles ne concernaient qu'assez peu de monde et que les grandes compagnies ne devaient pas compter des milliers de membres! Au *JApon, on a viré les samouraïs et les ronins, de ce fait, qu'ils sont devenus ont "foutu la merde"... En Amérique du Sud, des bandes factieuses dévastent el monde paysan ou contituent des groupes à razzia, à territoires, comme celui qui détient Ingrid Bettancour. Nous n'en sommes pas là, mais le phénomène est du même ordre et, quelle que soit la "modernité" apparente des groupes et de leurs actes, leur prétexte social ou politique, nous sommes confrontés à des structures anthropologiques archaïques et tenaces... De l'ordre d'une mélancolie active, véritable et d'une nostalgie brutale: un mal de vivre d'exclus, certes, mais qui jouissent de leur propre exclusion et peut justifier n'importe quelle violence... En ce sens, elle est perverse: "nous sommes des victimes, donc on a forcément raison, le reste du monde nous doit réparation et notre violence est légitime"... On ne peut jamais faire l'économie de l'Histoire. Réelle ou réinventée! Voire même ignorée, enfouie dans les mentalités par ceux qui la poursuivent! Et qu'elle rattrappe avec sa cruauté habituelle! Cet angle d'analyse, qu'hélas je ne suis pas à même de mener à bien faute des outils théoriques nécessaires, me semble le plus pertinent. Mais je peux me tromper, du fait même de mon ignorance des savoir-faire de certaines sciences humaines. Ce sont des impressions qu'une seule modeste année d'étude de l'anthropologie historique, que je jugeais nécesssaire pour compléter mes études de linguistique historique et de littérature médiévales, me laisse entrevoir, mais qui demanderaient sans doute un approfondissement méthodique... Enfin, j'aurais formulé une hypothèse... Peut-être aussi faudrait-il s'inspirer du très beau, mais ancien travail de référence, celui de Opie et Opie qui ont étudié les enfants comme s'il s'agissait d'une population autonome, en dehors des parents, et vivant, à l'école selon des codes particuliers, des représentations et des coutumes, des rituels et des conduites particulières... Cet ouvrage "de bas" pourrait éclairer...
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