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orlando de rudder
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27 décembre 2005

Le Cimetière ensoleillé.

Jour de lait et de beurre. Le soleil blanc n’a guère pitié du regard ! Voici le premier éblouissement (lever aussi les yeux vers les nuages, drapés pour la pklupart, tandis que d’autres singent l’absurde : Des fantômes de saindoux ! Et braver mon propre nom. Car il n’a rien à dire ici, sous le ciel. Il faudrait s’imposer. Rien ne m’'appelle, ni le jour, ni les ombres. La lumière trébuche sur les lames du cimetière, sur le granit trop poli des tombes. Je les vois, les patronymes gravés sur la pierre. Heures de lait et de beurre : se promener dans un cimetière n’est pas triste. Surtout quand c’est sans raison : Je ne suis pas en visite. Pourtant, je ne manque pas d’absence ! Mais je n’ai pas de chapeau ! Il fait si chaud, au-dessous des spectres adipeux ! Chaque homme, chaque femme, prend ici la beauté du mensonge. Le monde bourdonne. Les reflets du soleil meutrissent aussi le marbre. C’est ainsi que la mort nous fait croire à sa fécondité. Dans le silence, on croit entendre des naissances appelées. Voici pourquoi je suis allé plus loin, vers les sépultures ombragées. Heures de lait et de beurre : je ressens quelque chose de gras dans le fait d’être là, comme une richesse de ventre, une replétion sagace qui me permet de digérer l’indicible sous les nuages crémeux ! Faute de sang d’encre, d’angoisse, je me fais une sueur d’huile, calme comme l’océan le moins méchant du monde. Enfin du reconnu, du banal, du cliché, des mousses spongieuses et décolorées. Enfin des banalités ordinaires, des moisissures, des sphaignes aux puanteurs de varech châtié. Leur faute ? Etre là ! Vivre. Heures de lait et de beurre, la mort n’a pas d’enfance. Elle n’a pas de sucre, de dents gâtées, d’écoeurements, de confitures. De pain d’épices. D’un condiment aigre doux à faire pâlir un peu. De mélancolie. De punitions troubles. Sous la terre, les os : mon double en plusieurs fois. Réitéré, un derechef de moi-même : un autre. Qui n’est plus là ! Ce qui désigne ma propre absence !
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