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orlando de rudder
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3 décembre 2005

LE pardon

Extrait d'un curieux livre, très curieux, même.JE ne dirai pas encore pourquoi, hi! hi!: Le Pardon. Nous avons tous subi un tort, un dommage, une blessure. Certains sont graves et semblent irréparables. Ils le sont parfois. Mais attention : pardonner n’est pas oublier. Il faut savoir se reconnaître au sein même de ses propres affects. Pardonner l’horreur absolue ? Ainsi, certaines victimes d’une horreur effroyables déclarèrent que, s’ils pouvaient à la rigueur pardonner à leurs bourreaux nazis, à titre personnel, ils ne le pouvaient pas, moralement, eu égard à la monstruosité du sort subi par la totalité des déportés. Ce problème fut soulevé, entre autres par un philosophe qui explicite ainsi le statut du pardon ainsi : La surnaturalité du pardon consiste en ceci que mon opinion au sujet du fautif n’a précisément pas changé :mais sur ce fond immuable, c’est tout l’éclairage de mes relations avec le coupable qui se trouve modifié, c’est toute l’orientation de nos rapports qui se trouve inversée, reversées, bouleversée. Vladimir Jankélévitch, Le Pardon, 1967. Surnaturalité… Le pardon nous mène au-delà de l’humain. Pour les croyants, il est un rapport à Dieu. Dans certaines religions, il fait partie des devoirs. Tout aussi surprenant est le cas de Tenzin Tcheudrak, le médecin du Dalaï-Lama. Il passa 21 ans dans les prisons chinoises et y fut torturé. Il pardonna à ses tortionnaires. Pour cela, il « chercha à comprendre leur comportement ». Cet homme hors du commun alla même jusqu’à soigner et guérir un de ses bourreaux malade… Cependant, le pardon n’est pas seulement un rapport à l’autre, coupable ou non, mais aussi un rapport à soi-même. Qui ne sait pardonner, ne peut connaître la paix intérieure. Le bonheur ne lui sera jamais acquis. En ce sens, le pardon, acte « gratuit » peut paradoxalement montrer un aspect égoïste, même si la recherche du bonheur ne l’est pas. Etre heureux, pour soi comme pour les autres, c’est, tout d’abord, vaincre l’écueil du ressentiment, du désir de vengeance… Pardonner pour retrouver la joie. Le pianiste virtuose Miguel Angel Estrella, fut torturé en Uruguay. Cet artiste, de renommée internationale menait des activités « subversives » : il participait à des actions éducatives et culturelles dans les quartiers pauvres. On l’emprisonna en 1977, il fut libéré en 1980. Il raconte que, priant tandis qu’on le tortutrait, il « oubliait » la dernière phrase du Notre-Père : Pardonnez nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.Cependant, il n’a pas voulu mener d’action en justice contre ses bourreaux. Tu sais, pour refaire une vie de musicien, il faut beaucoup de joie… Si je ne commence pas mes matinées par des préludes et fugues de Bach ou des études de Chopin ou de la musique populaire de chez moi, je nn’ai pas la joie nécessaire pour faire ce que je dois faire. ( « Tu es des milliers », entretien avec Miguel Angel Estrella, propos recueillis par Dora Valayer, Autrement, Série Morales n°4, 1991) Refusant les tribunaux, les avocats, pour ne pas « user son esprit", Miguel Angel Estrella précise : Je sentais que cela pouvait réveiller une haine et je ne voulais pas , je ne voulais pas aborder un truc qui touchait à ma chair et à mon esprit. Efficacité du pardon. C’est contre cet « oxyde de l’âme » que ce catholique déclare : Pardonner les indifférences ou les humiliations, ou les jalousies, c’est un signe de sagesse et d’efficacité dans la vie. Ainsi exprime t-il que le pardon n’est pas seulement une affaire religieuse.Il se révèle nécessaire pour le croyant, comme pour l’incroyant. Parler de sagesse, et surtout d’efficacité nous ramène au bonheur : la folie et l’impuissance le tueraient à jamais. Le pardon est donc, sur le plan personnel, indispensable à l’équilibre. Refuser le pardon fait souffrir. Ne pas pardonner, c’est reconnaître la victoire absolue de celui qui nous a nui.Comme la vengeance, qui nous ronge avant et après l’acte vengeur, le refus du pardon peut avoir de désastruses conséquences. Et ceci, quel que soit le degré de gravité du tort subi : On n’en finirait pas de citer des exemples de maladies psychosomatiques liées à des pardons refusés(…) il demeure (…) impossible que la fermeture de l’âme induite par le refus de pardon n’affecte pas l’organisme.(…) Le non au pardon est source de tristesse. (Pascal Ide, Est-il possible de pardonner ?,1994). Il peut mener au désespoir, à la haine. Il amoindrit les capacités de raisonnement, perturbe l’intelligence, en conduisant à des ressassements haineux. Il peut « pourrir » la vie quotidienne sans que nous nous en apercevions : un état constant de tristesse, de dépression de mélancolie en est l’une des conséquences, avec les effets somatiques que de tels troubles induisent : insomnies, angoisses, sans qu’on ait forcément conscience des raisons de ces malaises, maladies cutanées, troubles digestifs etc. . Dans les cas les plus graves, les ratiocinations haineuses peuvent engendrer une confusion mentale, des troubles psychologiques graves. On voit que, si le pardon est un acte charitable, il procède d’une charité bien ordonnée. Quel que soit l’offense, la douluer subie, celui qui recherche le bonheur doit absolument accéder à une disposition affective, philosophique, morale, permettant le pardon. Pardonner à ses parents : devenir adulte. Le pardon s’exerce évidemment sur des fautes, des torts subis qu’on peut croire, justement, « impardonnables ». Le tort d’être né fait-il, partie du lot ?Il est vrai qu’en nous donnant la vie, nos parents nous donnent aussi la mort… Sans compter qu’entre les deux, la vie peut aussi être douloureuse. La famille est le lieu d’affects contradictoires. La conduite, ou la personnalité d’un père ou d’une mère, voire des deux peut choquer un enfant. La mode d’une psychnalyse mal comprise fait aussi qu’il est considéré comme « normal » de haïr ses parents, ou de leur en vouloir. Les mal juger est habituel et permet à certains de constituer leur personnalité. Il semble évident que les parents ont tort. De toute façon, tort réel ou tort supposé, il faut absolument savoir évoluer, fût-ce au prix du deuil de son enfance. Va t-on toujours en vouloir à son père, à sa mère ? va t-on sempiternellement jalouser, ne serait-ce que rétrospectivement, son frère, soeur ? Va t-on vivre sans évoluer, alors que le bonheur est un progrés, un chemin, un itinéraire ? Freud le premier déclara : « Etre adulte, c’est avoir compris ses parents et leur avoir pardonné». C’est-à dire qu’au-delà d’une crise d’adolescence souvent prolongée par l’habitude de ne pas pardonner, il faut retrouver le Commandement : tu respecteras ton père et ta mère. Vilipender ceux dont nous sommes issu, c’est aussi se mépriser soi-même. Evidemment, il existe des parents objectivement coupables. Ceux qui harcèlent, maltraitent ou violent. Mais aussi ceux qui se taisent, qui ne communiquent pas, comme l’abominable père pourtant célébré par Daniel Guichard dans une chanson misérabiliste écrite par Jean Ferrat et intitulée Mon Vieux. Un fils y parle de son père. Ce père à qui l’on n’a jamais pu parler, qui n’a jamais parlé à son fils est un monstre. La chanson dénote d’un masochisme fréquent, sous prétexte d’une compréhension condescendante envers un personnage présenté comme miteux : il n’y a pas de pardon, mais du mépris de soi à travers cette « reconnaissance » fallacieuse d’un homme au mutisme quasiment pervers… « J’ai la haine » est devenu une phrase ordinaire. La haine ne suscite plus la réprobation immédiate. On pense que, le fait d’avoir souffert autorise ou excuse les mauvais sentiments, les mauvaises actions. La notion juridique de « circonstances atténuantes » s’est étendue jusqu’à excuser, quasiment au préalable tout délit ou rime commis par quelqu’un ayant eu « une enfance malheureuse » ou venant de « quartiers défavorisés ». Seuls les « bourgeois peuvent être coupables. Cette fausse compassion comprend mal les enjeux. Les criminels les plus effroyables ont, dans la plupart des cas, souffert. L’enfance des « serial killers » est, la plupart du temps hallucinante tandis que celle d’Hitler peut susciter des larmes : la mort de sa mère fut un terrible traumatisme. Et c’est là le problème. Celui qui n’a pas réussi à surmonter certaines épreuve se « venge » sur les autres. En bref, on peut déclarer d’une façon choquante que les malheureux sont dangereux. Le « devoir de bonheur » cher à Goethe trouve ici tout son sens… Le pardon devient alors urgent. Aussi nécessaire que la punition des crimes et délits. Aussi équilibrant. Ce pardon doit advenir. En neffet, si certains assassins avaient pardonné à leur histoire, ils n’auraient pas commis d’actes déplorable. Un,psychiatre, à propos de Guy Georges, le « Tueur de l’Est Parisien » expliqua que cet homme, abandonné par sa mère, aurait pu ne pas nuire si on l’avait rassuré, aimé ,soigné à temps. La perversité a une histoire et provient aussi de pardon non donné et non reçus. Plus grande est la faute, plus précieux est le pardon.Plus efficace aussi. Et, lorsqu’il s’agit de sa propre famille, ce pardon devient aussi un réconciliation. Particulièrement avec soi-même. Et, comme pourrait le dire Miguel Angel Estrella, une fois ce pardon obtenu, par l’autre comme par soi-même, nous poussons prendre à notre compte le souhait exprimé par l’un des plus beaux chorals de Bach : Que ma joie demeure… Comment pardonner ? Eléments de méthode : 7 exercices. . Pardonner ? Voilà qui est facile à dire ! tout le monde ne partage pas les grandes qualités humaines d’un Miguel Angel Estrella, d’ un Tenzin Tcheudrak. La haine nous submerge facilement. La rancœur se recuit, parfois jusqu’à l’obsession. Ces sentiments nous paraissent « naturels », venus de loin, inévitables, tyranniques. Mais aussi normaux, voire légitimes. Bien sûr, le pardon prend du temps. On ne saurait le donner en état de choc, juste après un acte qui nous fait souffrir. Pour administrer le pardon, il convient de prendre le temps de la réflexion, après s’être guéri, restauré. Dans les cas les plus grave, l’aide d’un psychiatre, d’un psychanalyste, d’un « coach » attaquant directement le problème sera indispensable. Rappelons que notre souffrfance nous responsabilise : en l ‘éprouvant, nous faisons souffir les autres. Moins que dans le cas d’un criminel qui « venge » la sienne sur ses victimes, mais réellement tout de même… il y a toujours urgence. L’aide de la religion, pour les croyants, est extrêment efficace, comme nous l’avons vu. Cela dit, les libres penseurs, les anarchistes, les athées convaincus ont souvent une morale, ,une éthique plus exigeante que celle des religieux qui, malgré une austérité parfois hautaine se révèle tout aussi efficace. Il existe une « spiritualité laïque » qui n’a rien à envier à l’autre. Le pardon doit dépasser nos forces. C’est à nous de progresser pour y parvenir. C’est un acte de culture de soi, de vraie culture. Il s’agit de « devenir meilleur », condition nécessaire à l’équilibre, au bonheur. Il s’agit de ne pas stagner dans un état larvaire et dolent. Voici donc 7 exercices permettant d’administrer le pardon. Ce dernier est une valeur morale, il doit s’agir d’une sorte de « sacrement intime ». On ne saurait trop le vivre comme une cérémonie. Y compris dans le sens religieux du mot. C’est le chemin d’une révélation de soi. 1.Comprendre le coupable. Si tout n’est pas, a priori, utile dans la vie, tout peut servir. L’expérience enrichit, fût-elle douloureuse. L’intelligence de soi, comme dans le cas de Tenzin Tcheudrak est aussi celle de quelques femmes québecoises ayant subi l’atteinte profonde d’un viol. En effet, certaines d’entre elles, volontaires et ayant suivi une formation sérieuse, vont aider à soigner des délinquants sexuels. Elles vont dans les prisons, se confrontent à des hommes qui auraient pu être leurs agresseurs. Elle participent à leur évolution, à leur prise de conscience, à leur rédemption, voire à leur réintégration dans la société. Cet exemple mérite réflexion. Sans aller jusque là, il convient de « penser l’autre », de se mettre à sa place, de s’identifier, parvenir à ce que « rien de ce qui est humain ne nous soit étranger ».Or il n’y a rien de plus humain que ce qui est considéré comme inhumain :il n’y a pas de « serial killer » chez les animaux. Penser l’autre, c’est se rasséréner, c’est se penser soi-même. Se mettre à la place de quelqu’un de plus mauvais que nous-même est à la fois une leçon d’orgueil (je ne suis npas comme ça !) et une leçon d’humilité (j’aurais pu l’être). en ce sens, cette projection ouvre des horizons prometteurs. Quant à pardonner à ses parents, cela procède du même désir mais peut se montrer moins difficile… 2. Eprouver intérieurement sa rancœur. L’exprimer. La haine, le désir de vengeance sont humains. Ils ne deviennent pathologiques ou dangereux pour soi-mêm, comme pour l’autre qu’à partir du moment où ils durent. Alors, plutôt que d’éprouver ces sales sentiments d’une façon diffuse durant toute sa vie, plutôt que de laisser ces « affects toxiques » nous empoisonner l’existences, assumons-les, allons jusqu’au bout, pensons les. Il convient d’être seul, dans un endroit où nous ne seront pas dérangé. Encore que ces exercices peuvent être acompagnés par un thérapeute, sous la forme, par exemple, d’un psychodrame. C’est toujours efficace. Autrement, essayons donc cet « exercice spirituel et mental ».Prononçons les pires injures, vomissons notre haine jusqu’à plus soif Hurlons s’il le faut. Ensuite, imaginons les vengeances les plus horribles. Voyons en esprit le corps détruit, supplicié, démembré de notre offenseur. Jusqu’où le maudit-on ? Jusqu’à quelle génération ? Peut-on aussi maudire son père et sa mère ? Allons jusqu’au bout, fouillons en nous pour y découvrir tout ce qu’il y a de plus vindicatif, et comprenons nous, nexcusons-nous dans cette situation d’exécration. Et repensons à l’autre. Imaginons sa souffrance. Imginons aussi que nous la ressentons. La haine persiste t-elle ? La pitié altère t-elle la colère ? Peu importe : ce exercice pourra être réitéré. Il favorise une prise de conscience de soi précieuse. S’il devient paroxysme, s’il peut nous gêner physiquement (courbatures, tachycardie provisoire), il peut nous permetttre de bien dormir, de mieux se reposer ensuite. 3. Identifier sa douleur, définir le tort subi : Qu’est-ce qui nous fait souffrir ? Ou plutôt, de quoi souffrons-nous le plus ? Prenons le cas extrême de la violence, des coups. Certains les « supportent » mieux que d’autres. La douleur physique, réelle, peut être moins bien supportée que l’humiliationj : Les mots ne sont pas des coups: de là l’idée d’une seule sorte de violence masculine, physique. L’humiliation, l’injure qui équivalent par leur effet psychique ne sont pas considérés comme aussi graves. Françoise Dolto, Quand les parents se séparent, Paris, 1988. La situation douloureuse est généralement complexe.Identifier la douleur la plus aigue est affaire personnelle. Mais cela nous renseigne sur nous-même, nous fait progresser dans la connaissance de soi. 4. (Re) donner un sens à sa vie : se donner. Miguel Angel Estrella, une fois encore, nous apporte une aide précieuse : Très souvent quand je jouais au cours des deux années après ma libération, il y avait beaucoup de larmes dans mes yeux. J’ai beaucoup vidé mon sac par la musique. Le musicien, qui va jouer dans les prisons, qui tente d’aider les autres rejoint, à sa façon les femmes violées volontaires du Québec. Si l’on a souffert, il n’y a que deux solutions. La première est celle de la haine, qui peut devenir perversité. Ce peut être une vengeance, ou aller jusqu’au meurtre. La seconde est le don de soi. La vie est ainsi faite que la victime peut, soit devenir coupable à son tour, soit aller de l’avant. Bien entendu, les deux cas que nous venons de citer sont exceptionnels : tout le monde n’est pas un pianiste virtuose, et ces femmes ont une énergie peu commune. Cependant, à notre mesure, nous puvons tous exercer une de nos aptitude en vue de se donner. Il ne s’agit pas de charité, ou alors partiellement. Il est question de la dépasser pour s’épanouir, pour devenir plus heureux, pour prendre en soi la conscience du bien, du bien être donné et reçu, voire de la communion. Il s’agit de rayonner… Ajoutons que, dans certains cas d’agression très graves, la victime ressent un curieux sentiment de culpabilité. Le don de soi permet de l’amoindrir, de l’éviter : se donner, c’est pardonner. A soi comme à l’autre… 5. Eviter l’obsession du pardon. Tout échoue : on a beau s’échiner, on ne pardonne pas. Laissons tomber pour l’instant. On verra plus tard. On peut aussi évoquer des événements anodins, mettant en jeu l’acte de pardon tel que nous avons pu le recevoir : il suffit de se souvenir de peccadilles, de bêtises enfantines dont on cherchera à se souvenir… Reposons notre affectivité : il sera toujours temps de recommencer ces exercices… 6. Partager sa douleur. Le cas des femmes québecoises peut encore nous inspirer. Elles ont choisi, comme reflet d’elles-mêmes en l’autre, le miroir du coupable. Elles ont confronté leur humanité à celle, « inhumaine » de leur agresseur. Le contraire est possible. Si l’on sait éviter le ressassement, l’apitoiement sur soi-même, il est possible d’essayer de renconter quelqu’un ayant souffert d’une atteinte analogue à la nôtre. Attention : ne nous identifions pas. Même si les circonstances du dommage sont identiques ou se ressemblent, tout est différent, et chacun ne ressent pas la même chose dans la même situation. La rencontre doit aller vers l’harmonie. Et c’est la complétude du « vécu » du « senti » de quelqu’un d’autre qui peut nous aider mutuellement : ce contact doit être saturé de tendre énergie… Autrement, il vaut mieux s’abstenir. Si l’on ne se sent pas capable d’assumer seul une telle relation, il existe des associations, pour ceux qui ont subi de graves dommages(viols, agressions, harcèlements ). Les rencontres y sont assistées par un psychologues. 7. Célébrer le pardon. Faire la fête. On ressent le pardon degrés. Lorsqu’on commence à « moins haïr », ce progrès est mesurable : on respire mieux, nos proches nous trouvent plus détendus. Nous vivons un peu moins de petits conflits, de brouilles. Parfois même, on perd un peu de maladresse, de gaucherie, de timidité… Il faut fêter ça ? Pourquoi ne pas ouvrir une bouteille de champagne, aller au restaurant, se faire un cadeau ? Ces « petits bonheurs » nous rapprochent petit à petit de le possibilité du bonheur tout court… Une volonté de puissance ? On découvre, en lisant ce qui précède, que la onquête du bonheur passe par une remise en question de bien des idées reçues, de maintes habitudes et routines mentales. Il s’agit aussi de vaincre l’inadvertance, le manque de conscience de soi, de confiance en soi. La volonté, raffermie progressivement par des excercice facile, nous conduira doucement vers la liberté. Ce n’est pas encore le bonheur. Mais nous aurons avancé dans sa « magique étude ». Se pardonner à soi-même. Une certain nombre de conduites montrent que l’on ne se trouve pas en paix avec soi-même. Il s’agit, par exemple, des comportements compulsif : anorexie, boulimie, alcoolisme, dipsomanie, toxicomanie, etc. Moins graves sont les attitudes agressives. Cependant, les uns comm les unes peuvent nuire énormément, à soi, comme aux autres. Etre heureux c’est être au monde, et y être bien. Il est plus facile que l’on croit de se haïr, ou de ne pas s’aimer. Il suffit, parfois, de s’être donné un but impossible à atteindre, d’avoir placé la barre de son « idéal du moi » trop haut. On aurait aimé être brillant, devenir un génie, un grand artiste… Et c’est la déception. Parfois, on serre les dent-s, on continue quand même : tel est le héros de Je me voyais déjà, célèbre chanson de Charles Aznavour. Encore s’agit-il là d’un ratage éclatant. Il en est d’autres, pous diffus, parfois même imperceptibles, voire inconscient : nous avons le sentiment de ne pas être ce que nous devrions être, et cela peut arriver sans que nous le sachions. Peut-être avons nous déçu nos parents, qui auraient tant souhaité tel ou tel profession pour nous… Dans tous les cas, nous n’avons pas tenu une promesse, qu’elle soit nôtre ou non. La vie peut alors devenir un véritable règlement de compte avec soi-même. Or, nous l’avons vu, il convient, si l’on tente d’approcher le bonheur, de devenir soi-même, ce qu’on est profondément, indépendemment des circonstances. Il s’agit de trouver ce qui, en chacun résiste aux influences, et se montre inévitable, même si, parfois, on tente de se fuir. Il faut donc faire l’inventaire de tout ce qui nous brouille avec notre désir de paix intérieure. Cela peut commencer par examiner nos goûts, nos choix esthétiques. Par exemple : Vie sociale : Pourquoi aimons-nous telle ou telle façon de se vêtir ? A qui voulons nous ressembler ? a qui nous identifions nous ? A qui ne voulons-nous surtout pas ressembler ? Ces tenues correspondent-elles à ce que nous sommes, ou ne font-elles que suivre la mode ? Sont-elles, par exemple, compatibles avec la recherche d’un emploi ou témoignent-elles d’une auto-affrimation de soi servant à compenser une inadaptation à la vie sociale ? Avons nous des engouements soudain pour une personne ? Sont-ils suivis par une brouille ? Allons-nous ainsi d’amitiés quasi-excessives à des rejets violents. Sommes-nous fâchés avec beaucoup de gens ? ( Si l’on est brouillé avec plus de 10 personnes faisant partie soit de la famille, soit des amis de longues date, ou des collègues de travail, il y a un réel problème qui peut nécessiter l’intervention d’un thérapeuthe. Et ceci même –voire surtout- si nous pensons que « c’est de leur faute »). Affects, inclinations, mémoire et goûts : personnalité réélle ou rôle confortable. Nos goûts alimentaires sont-ils vraiment nôtres ? Qu’évoque, dans notre mémoires, dans notre enfance tel oun tel plat ? Ce fruit, ce légume que nous détestons sont-ils liés à quelqu’un, à une personne précise que nous repoussons, ou que nous aimons ? Tel ou tel goût, tel ou tel,parfum évoquent-ils une situation heureuse ou malheureuse qui fait que nous les apprécions ou que nous les détestons ? Ressentons-nous de l’horreur, du dégoût pour un plat, une odeur que d’autres apprécient, sans raison consciente précise ? essayons de découvrir pourquoi, cherchons, dans notre mémoire à quoi, à qui ce dégoût est associé. Que se passerait-il si, soudain, nous changions de plat préféré ? Et si, par magie, nous nous mettions à apprécier ce que nous détestons aujourd’hui ? Que se passerait-il ? qu’est-ce qui changerait dans notre vie ? Eprouvons-nous des sentiments racistes ou xénophobes ? Avons nous tendance à généraliser, à parler par clichés, proverbes, dictons, sentences, expressions toutes faites ? Ces « bonnes questions » trouveront les réponses qu’elles méritent. Un trop grand nombre de « oui » indique une tendance à la fuite de soi. Il s’agit de ne pas vouloir devenir soi-mpême, sans doute de se punir de ne pas être ce qu’on aurait voulu ou dû (selon tel parent, selon notre conjoint, etc), être. Dans tous les cas, nous sommes provisoirement inaptes au bonheur. Nous nuisons et nous nous nuisons. Un travail sur soi est nécessaire. L’une des étapes les plus importantes, dans la recherche du bonheur, est la découverte, voire la révélation du plaisir d’être soi-même. N’oublions pas que, dans la plupart des cas, il aura fallu travailler pour le devenir… Et mériter d’être soi ! Etre heureux, c’est d’abord aimer, puis s’aimer, et enfin savoir aimer. Qu'en pensez-vous?
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