Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
orlando de rudder
orlando de rudder
Publicité
Archives
25 octobre 2005

A midi pâle

A midi pâle A midi pâle s’exerce le jeu d’un soleil mu depuis toujours, jadis.Ca ne gâte pas les dents des horloges. J’ai tout de même froid, malgré ce manque d’ombre. Je fus au jour et à la nuit, donné. Offert, effacé quelquefois. Le soleil nous joue aux dés. Tricheur sans partenaire. Pas d’atout. A midi pâle. Je n’aurais pas pu croire, même si j’avais vu très… Muni d’un œil lavé par la pluie opportune, je n’aurais pas pu croire, même si j’avais vu très bien ce que j’allais devoir avoir à voir : moi-même et le soleil qui ne me regarde pas. A midi pâle. Que l’œil en larmes s’égoutte en plein mouchoir-Cholet ! Le temps, ce grand fusil le crèvera pourtant. Fusil qui mord, dents à longues distance. A midi pâle. Que s’essore l’œil en pleurs, qu’il se torde ! qu’il soit tout aussi cru, ôtons ce qui nous coûte pour vision garder. Regarder sans la crainte égare la vision. A midi pâle. Sans plus de joie qu’une oreille vide giflée par le silence : pas d’amour. Etoilé de murmures je fus moi-même clameur. Autrefois j’entendais la mémoire fredonner. A midi pâle. Conque ourlée, ourdie, coquillage déserté, sous le soleil honni par manque de tendresse. Cogne l’astre, cogne ta menterie sur l’enclume polie, façon miroir brûlant de la mélancolie qui crie haut ses blessures, mais qui n’a point de voix pour ce faire, efficace. A midi pâle. Marteau sinistre, lueur mortelle : assidu racontar de chacun des rayons qui nous ment pour mieux mordre, coquecigrues en vrac escargotant à l’aise, et l’odeur des vieux pins déssechés, vaporeux. A midi pâle. O soleil baliverne, j’offris un lys à Electre, et j’attends à mourir : A midi pâle.
Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité