Adultère.
A cause des autres, on est là. Clandestins. Dans cette chambre. Dans cette chambre d’un vieil hôtel de plage morne et oubliée. On ne peut pas sortir ensemble. Le soleil pourrit les plus fortes passions Il les ronge après la pluie.Ca grouille. Je t’aime.
Ca paralyse. On est conscient. Soleil d’été : Gargantua veule qui mange tout. Et nous. A cause des autres. On est servis : repas de noce ; Grande fatigue. L’amour rumine des désirs flous. Puis c’est pareil : On se palpite, on se fricote. Comme un vrai couple autorisé.
Nos cigarettes deviennent salées. Comme les peaux qui nous revêtent. On ouvre la fenêtre, pour l’air marin. Et pour dissiper la fumée. A cause des autres... On est heureux mais effarés.
L’effort de vivre cherche parfois sa direction, mais sans boussole. Soyons aimants ! Forte attirance ! Tension subtile et nécessaire. A cause des autres, on est bien seuls !
Ragoûtons-nous ! On a la gueule d’un plat du jour de restaurant modeste. Comme une assiette garnie égarée dans la vaste cuisine de l'Hôtel Majestic. Les maîtres-queux nous fricassent. Ce sont des dieux. L’amour nous a saisis, rissolés. On n’a pas agi. Alors on s’aime. D’amour gratuit. Sordide, sublime. Il faut le faire. Tentation d’être. A cause des autres.