Un revolver vivant.
Rondes comme des panses impossibles,,les grosses lumières du port éclairent, indifférentes, les papillons de nuit. Quelques filles des rues,soumises à la clarté discute à corps perdu sans rien dire qui vaille. Moi,j"'avais de l'amour. Il me faudrait une arme. Une arme très précise qui serait animale capable de dévorer les paquets de chagrin. Un revolver vivant pouvant décerveler même un coeur qui pense trop à l'image d'une femme. Je saurai la payer avec de gros sous blancs, des pièces de vrai argent, même si je n'en ai plus à cause des filles du port qui trépassent le temps quand on a rien à foutre, qu'on se ronge même les dents. Mon arme aurait aussi une queue de détente faite en chair de poumon pour respirer en tuant.D’abord, je l'occirai ce jour d'octobre à la six-quatre-deux quand tout a basculé à 19 heures vingt-deux . J'ai l'âme aussi poisseuse que de l'encre à estampes.. Dans un champ plein gens, un champ couleur rondelles s de saucisse au cumin, je tirerai tranquille après avoir cassé quelques restes de tuile afin de m'assurer que ça fonctionne bien. Que les balles sont dures comme un coeur congelé. Ce sera un vrai jour malgré l'aurore huileuse.Un meurtre comme une parole se déroulerait enfin! Il dirait avec force que je ne l'aime plus.Vous savez, cette femme, aupafrfun-myosotis...Une parole de mensonge aussi vivante et nulle qu'un poumon appuyé qui fait feu quand on butte des illusions de gouffre. La fumée des maisons en lêchant les nuages me sera au retour un accompagnement. Revenu sur le port je boirai de l'alcool en me faisant tatouer sur la couenne du coeur le nom de la défunte en disant "je m'en fous".