Ad naturam!
Constat !
L'automne semble déjà là. Et cela me réjouit. J'ai pourtant aimé cet été. La pluie ne m'attriste pas. Elle ravive les couleurs et la nature sent bon. Elle permet d'entendre les gens râler commun, pareil au même, cliché, non-pensé, non aimé, conformiste. Et je pense au clochard que j'ai connu qui, les bras en croix sous, l'averse,, criait : "J'aime bien quand il pleut, les cons restent chez eux"! Désintéressement de poète, car c'est, pour lui, du manque à gagner! Et c'est ainsi que l'art est pauvre: par constat provoquant!
L'amour.
Il faut savoir vivre en toute saison! S'inscrire dans la matière, dans sa
douceur féconde en s'éloignant du spirituel, marchandage sordide et du
mystique, grignotation spécieuse et carie de l'âme! Tout art est viande avec du
rab! Si je devais aimer encore, cela serait en daube, braisé, lent. Non, je ne
sauterais ni le pas, ni une belle! Je rissolerais à la rigueur! Ragoût
superbe aux violence d'herbes fortes ! Sauge! "Cuisine lente,
cuisine de Maître!"... Ainsi serions-nous, viandes rares et subtiles! On
se mangerait, tiens, mais pas comme d'habitude! Si la vie voulait bien, elle
serait moins con!
Contre les myosotis.
Les saisons doivent nous ramener à la matière: forêts plaines, vaches et
crépuscules! Le chant de la matière va des basses au contre-ut: Il est
tout, ne le polluons pas avec l'esprit craignos! L'amour est à ce prix, ni
aveugle ni sourd. L'ennui c'est qu'il me faut encore engueuler les myosotis qui
me rappellent trop de tendresse révolue! Salauds! En plus je me souviens d'autres
myosotis à la con! J'ai envie de les piétiner, de sauter à pieds-joints
sur leur bleuâtrerie qui fait pleure nom de d'là de merde alors! Que je te leur
foutrais du Round-up sur la gueule, tiens... Non, tout de même pas: les
poisons, ce serait plutôt pour mon ex belle-mère. Sauf qu'elle est malheureuse.
Alors, autant qu'elle vive! Longue vis aux salauds qui souffrent! Puissent-ils
morfler par les siècles des siècles! Bon, je pisserai sur les myosotis et ça suffira.
Mais pas sur ma belle-mère: ça ne se fait pas!
Dents aux paupières.
Ici, la forêt va continuer de s'efforcer à ressembler aux peintures flamandes. La
nature permet à l'art de se dépasser, de la dépasser, de faire autre chose, de
s'abstraire. Imparfaite, limitée (de quel DROIT les poulets ne sont -ils pas
tout rôtis dans la nature? Pourquoi les huîtres ont-elles une coquille? La
nature n'a pas à nous emmerder et son imperfection est à l'origine du travail!
Elle nous DOIT le confort qui rend l'homme moins bête! Elle semble se mirer
dans les grands tableaux qu'elle n'égalera jamais. Je pense à un certain
tableau de Claude Gellée, Le Lorrain, peintre immense et inventeur de la pâte
feuilletée! Eh oui, ça peut aller ensemble! Mon père m'a fait voir la peinture,
Le Lorrain en particulier, qu'il aimait tant... Et je m'émerveille, gourmand
des yeux, avec des dents aux paupières pour bouffer la beauté crue!
Danger!!!
L'homme seul est sublime et cela même s'il parvient à égaler parfois en cruauté
les plus salopettes des bêtes (quand je vois un chat jouer avec une souris, je
trouve les toreros sympa! Quant aux rhinocéros, voyez comment ils traitent
leurs femelles! ) et la nature ne peut que s'efforcer de ressembler à Bruegel
dans la saison qui vient. Quelle conne: il lui manque la conscience. MAis
enfin, ses louables efforts sont méritoires, vu l'âge qu'elle a... Cependant,
nous avons besoin de vertus plus hautes! Et d'une sensucht souriante à
la Nicolas Poussin, tiens! Ô ce vieux danger d'être!
Choucroute!
Soyez sublimes dès demain! Repaissez-vous de confort voluptueux, de révoltes
logiques! Le bonheur est un devoir civique, sinon l'on nuit aux autres! Le
bonheur est intérieur et nous devons en croquer quelques carrés pralinés (ou
autres: comme le chocolat, le bonheur peut être noir!) Afin de sourire à qui
l'on aime! L'excès devrait devenir une morale intègre! Soyez fiers et mangez
trop! Vivement la choucroute nouvelle! On peut cogner les myosotis:s'ils ont
des bleus, on ne voit rien! Fleurs de
Schtroumpfs! Merde alors!