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orlando de rudder
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1 juin 2008

Marie-Louise.

Le désert est trop pâle, la mort a ses festins. Marie-Louise me disait qu’il pleuvra bientôt. Je portais un chapeau acheté à Motril. On a bu du vin blanc, assez bon pour pas cher. Elle m’a dit c’est dommage, toutes ces mélancolies. Le soleil était bête, comme certains mercredis. Si tu veux, on va voir si la pluie va tomber.

Non, m’a dit Marie Louise, la mort doit être obèse ! C’était un vin du Rhin, avec un goût austère. La vraie mélancolie se pourlèche et gloutonne. Et ce chapeau contient mes cheveux, mon cerveau.

A Motril, j’ai trouvé des saucisses à mon goût. Mais qu’est-ce qu’on foutait là, me demande Marie-Louise. Probable qu’on voyageait, je ne sais pas pourquoi. On a le recuerdo plutôt rétif, ma foi…

On ne meurt pas d’amour, les déserts insidieux bâtissent d’étranges dunes dans les cieux cœurs meurtris. C’est à cause d’un vent qu’il n’y a pas ici. Avec un nom bizarre qu’on oublie quelquefois. Si la mort est obèse, la solitude est grasse. Marie-Louise , ton regard, d’amour m’a requis d’amour et me fait tout. Elle dit : c’est comme ça, on n’y peut rien du tout. Mais faut pas en mourir ; c’est une perte de temps.

Avec ce chapeau-là, j’ai traversé des villes. Le soleil du désert me l’a décoloré. Avec Marie Louise, la pluie devient subtile. Mais je sais encore rire, malgré le grand désert. Elle m’a musclé la rate en m’embrassant partout.

Motril c’est pas trop mal. Mais j’aime mieux plus loin. Tu veux dire quelque part comme Guadalajara ? Je ne savais plus bien, ça me glapit au cœur. Enlève-moi ce chapeau, ça te rendra plus nu. Tu fais la lorelei avec tes grands cheveux. Le festin de la mort, c’est toujours du trop plein. Sers-moi donc du vin blanc : on est là tous les deux.

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