Sang pareil : Hommage à une aiguillette baronne sur le gril.
Puisque je t’ai tranchée, puisque je t’ai grillée puisque je t’ai mordue, glisse moi sous les dents bouchée ferme et joyeuse d’aiguillette baronne.
Avant que je te morde, que je te scinde et mâche.
Incisif et câlin, décisif et canin par l’étreinte sapide des molaires en émoi !
Tu es, en ce jour ci, ma viande conciliante !
Tu es personne saignante et radieuse en moi-même, je serai viande par toi, dans l’âme de mon ventre.
Tu es comme moi, viande, et je te mange ainsi, dévoration d’idem en homéophagie.
Je te serai à point puisque tu m’es saignante.
Jete mange ma pareille, comme une vraie photo en muscles, en chair meurtrie, en moutarde épicée, en jus de sang pareil. .
Tu es ma source, ô viande et c’est de toi à moi que tout ce régénère parce que la vie,c’est ça
Manger du même au même, c’est redevenir dieu, !
Le viandeux dieu charnel en communion farouche.
Nous sommes chair et sang, aiguillette baronne,
La moutarde est notre âme
Toute âme fière est piquante !
Tout art est viande,
Et que l’appétit règne.
Ainsi jouissons-nous, mêmes et autres, du vrai festin d’aimer
Et du bonheur fatal de toute humanité !