7 janvier 2008
Rien à comprendre
Il n’y a rien à comprendre ! Le temps a tout englouti. Même les dents cariée, les vieux foies, les genoux. Il en faut de nouveaux ! Pas forcément de meilleure qualité : pourquoi faire ? Ce sera englouti !
La nature produit de vastes floraisons de choses abîmées. Des gens aussi. Souvent, on peut entendre la nuit qui halète, subir la bête qui griffe, admirer la régularité opiniâtre des églantiers. Digérer à plein ventre. Déguiser des morceaux du corps baleines, bêtes à mauvais genre
Dans une chambre, tiens ! Voyez-vous les mouvements d’amour, les gestes, la mémoire des corps devenant apatrides pour être l’un à l’autre ? Eh bien, ce sera englouti ! Comme les dents cariée, les vieux foies, les genoux
Les genoux, parfois ne servent qu’à prier ! Ca les égratigne de temps en temps. Les limites du sang glacé, des peaux égratignées, c’est encore pas pareil ! Les sales petites absences fissurent le beau vivant ! Le sang circule pour taciturne ou bègue . Et les poumons se froissent en feuillage d’épaisseur !
Ca nous en fait, du mauvais temps, avec du ciel couleur de cendre. On s’imagine parfois que tout saigne. On s’éveille, ça démange ! Et l’on vit à couenne grattée, pour durer, devenir ! A dents cariées parce que ça lancine ! A foie pourri parce que l’alcool est fort ! A poumons bouillonnants parce qu’il fait trop chaud ! A sang glacé parce que le froid s’installe !
Il faudrait devenir enfiévrés. Et fervents ! Affleurer chaque jour d’une façon minutieuse. Arracher feuille à feuille les buissons trop ardents. Posséder chaque fois un billet de retour. Parfois les belles roses deviennent triviales comme ces paupières salaces pour regards adipeux.
Engloutir, vaste coulée ! Ca ne set à rien d’ évoquer l’encre - on ne peut guère persister dans les rêveries brûlantes ! On ne saura rien !
Quoi de plus simple que de demeurer pétrifié dans la mixture des jours ? Comme certaines sources qui changent tout en pierre ! L’aventure ? Il faudrait de l’art, et comme tout art est sexe, il doit devenir viande ! Nous devons encore bâtir des chambres pour la mémoire réitérée des mouvements d’amour. Il n’y a rien à comprendre !
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