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orlando de rudder
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15 janvier 2007

Définir la poésie, 8.

La poésie est substance. Subsistance ? Ne nous laissons pas trop aller à la paronomase, encore que ce soit tentant ! Mais il s’agit là d’une procédure trop certaine et qui contredit fallacieusement le flou, l’ambigu d’une définition de la poésie !

La poésie et même une substance alimentaire. Un aliment, un nutriment, un complément, un supplément tout en demeurant indispensable aux egos solides, à ceux qui veulent s’ouvrir au monde, assouvir leur faim de donner, d’aimer…

Cette substance, cette viande résultent d’un mûrissement, d’une élaboration ou d’une  fermentation des affects, et même les plus ordinaires sous l'action d’une maîtrise de la forme promue par la générosité de l’inspiration.  Mais c’est une nourriture qui mord ! L’hypocrite, celui qui ne se connaît pas, analphabète de lui-même n’aime pas la poésie : ça le « fait chier » ! Tant pis pour lui et surtout pour les autres à qui il ne peut guère donner : il se manque à lui-même, sans nostalgie féconde et, bien sûr, sans mélancolie fervente, farouche, avec des dents puissantes ! 

La poésie et aussi gouleyant qu’un fromage de bonne estrace : sous de la présure mentale, toute acidité se caille et la substance se solidifie, onctueuse, crémeuse,,odorante et sapide…

Alors, la poésie peut, comme les chasseurs de palombes raconter des histoires, des merveilles ahurissantes, des mensonges savoureux, durant les grands repas de joie, de partage et de vin décisif ! Dans l’esprit du lecteur, et surtout du diseur comme de l’auditeur aux oreilles affamées,, la poésie s’installe, telle un beau jour en plein vent, quand  les fermiers regardent l’herbe drue en sachant que le lait sera riche et onctueux ! Qu’on savourera des fromages somptueux sans façon, vive la vie !  Ah, buvaient le vin costaud de la vie, de la joie d’être ensemble et des hautes solitudes ! La poésie s’avance : toute victoire est en soi !  La poésie peut devenir, avec noblesse et superbe, un produit de consommation, de croissance, de maturation, de fortitude ! Devenue quotidienne, comme le beurre jaune paille, elle donne à l’être humain un renfort de lui-même !  Et même, accessoirement elle peut aussi fournir la crème des jours heureux !

Les poèmes peuvent être consommés comme des en-cas coquins, des soupers fins, des pique-niques à la bonne franquette ou des agapes d’apparat : Tout est bon, sucre et miel, terreur folle, mal aux dents amertume, injustice flagrante, dol et meurtre, câlon féroce ou encore tellement d’autres choses indicibles, oubliées mais qui reviennent parfois en pleine gueule, allez donc !  !  Migraine et névralgie, quelquefois, par ailleurs, ou bien rage de dent, crise de goutte, selon l’assaisonnement de l’humeur du jour qui nous jouxte la nuit, des événements, de la bêtise provisoire ou chronique ! Ils  peuvent également être consommés avec les épices ordinaires des états d’âmes sucrés ou confitureux, comme aux pommes râpées, au gingembre confit, à la mayonnaise aux œufs qui ne regardent plus et se brouillent dans le gras, aux fines herbes. Ils peuvent également être savourés en purées, multiforme, en croquettes désireuses, en  sauces épaisses qui nappent, gluent en tapissant la glotte d’une couche de sublime, en marouflant la voûte palatine d’onctuosité grandiose, etc.

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Commentaires
M
de plus en plus intéressant...
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