De bonne heure.
De bonne heure.
Je m’en suis allé tandis qu’une télévision relatait l’extinction des ténèbres pour un jour Et ce serait l’éternité car la terre serait morte. Eux ? Je n’ai pris qu’une photo dans ma poche, déchire t-on les souvenirs comme ça, pour un rien ou un vœu imbécile ?
A la montre du coeur, tout sera de bonne heure.
Et j’ai quitté aussi la douceur félonne d’une pâle vertu quotidienne et saumâtre. En me narrant des contes, voici la nuit venir. Il ne pleut que de l’eau sur le sol et la haie.
A la montre du coeur, tout sera de bonne heure.
Je suis repu d’agir en tiède nonchalance. Il va falloir la faim et le vagabondage. Et l’eau des mares essorant la tripaille qui chiale. Et les champs qui frissonnent sous le vent de l’hiver. Et le crâne comme un œuf craquant de l’intérieur, migraine en vrai destin j’irai souffrir ailleurs.
A la montre du coeur, tout sera de bonne heure.