L'erreur.

Il est fascinant de remarquer, au fil de l'histoire, que plus une idée est approuvée unanimement, plus il y a des chances que ce soit une erreur, une billevesée, une coquecigrue. Que le domaine en soit religieux ou scientifique importe peu: ce que le plus grand nombre croit dur comme fer est fréquemment faux! ET, bien souvent, c'est une personne seule, isolée, qui démontre implacablement la vérité, parfois provisoire ou incomplète. Ce qui lui vaut d'être persécuté dans bien des cas.

Une étude de certaines erreurs, par la forme du discours les exprimant me semble pouvoir permettre de déterminer les erreurs d'aujourd'hui.Qui, vraisemblablement sont encore plus nombreuses qu'autrefois: plus d'idées, de croyances, de certitudes sont en circulation que jamais ça n'a été le cas! LEs même formes linguistiques du "discours de la certitude" ont cours: elle sont assez peu variable. Et l' "auctoritas" prévaut toujours. On affirme. On étaye un peu avec des amphigouris formellement scientifiques et vogue la galère... Lorsque la science en suffit pas on ajoute un peu d'émotion, d'attendrissement ou de mysticisme contrôlé. Et ça fonctionne.

On ne retient pas les leçons de l'histoire. Et les unanimités s'opposent culturellement.Mais elles disent la même chose! Le discours religieux est  souvent interchangeable d'une religion à l'autre: il suffit parfois de changer quelques noms dans les textes. Pour le reste, trop de laboratoires scientifiques se contredisent entre eux, d'une façon également péremptoire. Et le public gobe ce qui l'arrange. Jamais ce qui dérange. Jamais ce qui libère: il aime trop, par exemple, le maussade, ce qui annonce une catastrophe, ce qui est moche pour accepter tout ce qui pourrait être positif, constructif, joyeux. C'est peut-être la seule et constante catastrophe, celle qui amène toutes les persécutions et les massacres.La "délectation morose" est un sport trop répandu! ET l'on ne compte pas les "fins du monde" et autres catastrophes annoncées au fil des âges avec une satisfaction perverse par tant de devins , sorciers et savants. Le retour à la touille fondamentale fait florès! Et la liberté dépérit, qu'elle soit intérieure ou extérieure, sociale, politique, etc. Sans cette névrose de masses (la névrose est une "pathologie de la liberté") peut-être que tout irait mieux! En attendant, la vie suit son cours!

Il semble que cette forme d'unanimité spécieuse rassure, empêche de se "prendre la tête" et permet un confort moral,intellectuel et métaphysique aussi complaisant qu'avachi. Les désillusions n'en seront que plus terribles.  Croire finit toujours par nuire!