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orlando de rudder
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14 novembre 2006

Les calamars

On faisait frire des calamars,

C’était une époque incertaine

Et sur la plage on n’osait pas

penser que l’horizon se noie.

La pluie féconde, faussement triste

Fabriquait des douceurs intenses

Et des plaisirs coquins, mignards.

Avec les filles, on se disait

Que le ciel serait à l’azur.

Le calamar est élastique

Et nous résiste sous la dent

Mais il devient presque fondant

Lorsqu’on le cuit bien plus longtemps.

Ainsi devint-on la bidoche du temps qui ronge,

Ô nonchalance de la durée !

Elle nous dévore  rien qu’en passant,

Tout en badaudant sur nos cœurs

Comme on piétine les pavés.

On peut farcir les calamars

Avec des viandes épicées,

Nappés d’une sauce bien relevée

On s’en souvient au fil des ans.

L’amour bouillonne à casse-l’âme

Puisque souvent on ne veut plus :

il faudrait tout recommencer.

La solitude nous escagasse,

Elle nous fait même des pieds-de nez.

Les calamars, sauce au piment

Se mangent en se brûlant un peu.

Il faut du vin , des nudités,

Et des audaces à qui-mieux-mieux !

Les vies furent jeunes et n’ont rien vu.

Mais l’oubli commence à tarder : 

Les myosotis ont repoussé

C’était ainsi, je n’y peux rien.

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