Ce texte a servi pour un examen:CAP : Secteur tertiaire - Session 2000 - Académie de ROUEN TEXTE:
Marie Sara a rangé son habit et reconduit son cheval à l'écurie. Pour toujours. La « torera à cheval » a fait ses adieux aux passionnés de corrida, dans les arènes d'Arles, le mois dernier. En pleine gloire, après avoir affronté, pendant quinze ans, plus de mille taureaux. Sa personnalité ne laisse pas indifférent, que l'on aime ou que l'on déteste la corrida. Marie est l'une des rares femmes à s'être imposée dans ce monde dur, violent, dominé par les hommes...
En 1978, à quatorze ans, elle assiste à sa première corrida. Amoureuse des animaux, elle craint de voir le taureau souffrir et mourir. Mais son destin en décide autrement : contre toute attente, elle est éblouie. Elle aime les gestes des toreros, les couleurs des habits de lumière. Et avoue : « Toute ma vie, je me rappellerai l'entrée de ce taureau, la violence inouïe de cette masse noire, indomptée, frénétique ! »
A peine sortie des arènes, elle dit à sa mère : « Ici on vit pour de vrai, on meurt pour de vrai. Et moi je serai torero, parce que c'est la vie pour de vrai ! ». Son entourage sourit et pense à une toquade. Mais l'adolescente est têtue et elle n'en démord pas. Marie habite à cette époque à Paris avec ses parents, loin de l'univers de la tauromachie concentré au sud de la France et en Espagne. C'est donc pendant les vacances qu'elle apprend à monter à cheval puis à toréer en Camargue.
Elle abandonne le lycée et Paris dès seize ans. Dans un univers où les femmes n'ont pas leur place, elle esquive les moqueries et les critiques. A force de travail et de volonté, la belle affronte son premier taureau en 1984, dans des petites arènes espagnoles. Elle a vingt ans et des flammes dans les yeux ! Au milieu de l'arène, Marie n'a jamais eu peur ni des cornes, ni de la puissance du taureau... mais de ses yeux. « Le regard d'un fauve, les yeux du meurtre », avoue?t?elle. Les taureaux devaient penser la même chose d'elle !
Boris Kanjounzeff OKAPI 2 octobre 1999
MArie Sarah a au moins le mérite d'être claire, come le prouve cette déclaratio péremptoire:
Je ne vais pas vous faire un dessin, la corrida c'est l'art des caresses et de la pénétration
A t-elle dit à France-Culture, le 2 février 2004. Diantre... |