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orlando de rudder
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19 avril 2006

conformisme

Ceci est un chapitre d'un roman que je laisse dormir.. Ca se révolte contre le sado maso obligatoire, le conformisme sexuel ambiant, libéral et marchand... Fais-moi mal… Comme je le pensais, l’anneau était assez solide pour y faire passer la corde, à laquelle j’attachai les mains de ma belle. La dévergondée serait ainsi à ma merci au milieu du salon et, dès que l’envie m’en prendrait, je pourrais la fouetter pour passer le temps. Elle s’était laissée docilement attacher. George Crécy, Nous ne sommes pas des assassins, 2002. Je parvenais, comme on l’a vu, à me débrouiller ! Les amis, les parents d’élèves de l’école de la petite, voire même les beaux-parents vinrent préparer des repas, m’aider au ménage, vider les poubelles, faire la vaisselle. Je me trouvais comme un coq en pâte. Je ne sais pas pourquoi, mis mon handicap provisoire intéressa quelques-unes de nos amies. Beaucoup vinrent me voir. Et plus encore. Sollicitude féminine ? Il n’y eut pas que Suzette ! Pourquoi tant de femmes eurent-elles envers lui cette douceur suave? L’absence de Rabat-joie semblait les exciter. Ce fut une période intense ! Dès qu’il put sortir à nouveau, munis de cannes anglaises, il claudiqua pour assister à quelques réceptions et autres dîners. Le séjour à l’hôpital, avec son régime sain, lui fit perdre un peu de poids. Il se sentait bien. Et ça se voyait. Il séduisit sans trop d’efforts.. A moi les belles bougresses, étudiantes, lectrices, habituées des cocktails. Je me laissai aller à quelques fouteries gogaillantes et extra-conjugales. Hélas, je découvris des déjà-vécus inlassablement répétitif. Plusieurs femmes, à chaque fois les mêmes fantaisies : bondage et violence. Le « maître » emplâtré accepta d’abord ces enjeux. Il s’accepta bourreau pour de rire, pour jouer, pour jouir ; classiques occurences de désirs trépidants. Mais à la longue… Obsessionnelle intensité : Jouir avec entraves. Se déchaîner en s’enchaînant ! Difficile ferveur : A l’assaut, hourrah ! Montjoie ! Vas-y mon loup ! à la cosaque : saryn na kitchou ! Taïaut ! Sus, suce en sus ! : Attache à foutre, ficelle à fichtre, chaîne à ziliche, longe à goliphatte, laisse à saillir, écharpe à fouir, amarre à niquer, bout à bourrer, schlague à bouzète, câble à calcer, fouet à tringlette, ligneul à vergaude, hauban d’aronverse, ligne à limer, drisse à triquer, cravache à troulache, jarretelle à tirer, martinet à grimpette, knout à tourloute, trique à troncher, cat o’nine tails à bagatelle, bretelles à baise, ris d’amatinage, lacet à vervignole, lanière à dilèche, ceinturon-foutaison, ruban de ramonage, rênes à ranouler, cuir à coïre, cordelière à faire lanlaire, cordage à cordace, cordelette- galipette, corde à sauter ! Serait-ce une nostalgie des soumissions anciennes ? L’évocation d’un « bon vieux temps » de servitude confortable ? les remembrances délicieuses des bénéfices secondaires, avantages acquis au fil de longs siècles de soumission féminine? Pourtant, il y aurait du défi, dans le sado-maso à la vraie va-z-y-donc : Une arrogance d’archipoète, ô Clio, ongle-onyx pour te griffer la caiche. La rigueur absolue d’un défi tragique, Félicité, turlututu, que le fouet zébre au cul ! Une élégance à lumière froide, ô Marion, ferveur torve qu’on baise à la féroce… une sagacité cruelle, Chloé la saccagée rayée de cicatrices. La frénésie vitale de l’obnubilation, Martine à rime riche et couronnée d’épines ! Une lucidité dardante, Margoton-la-victime aux seins bleuis d’acier. Des gaîtés virulentes d’extases ibériques, Gaëtane, qu’on branle au chorizo piquant. Voire quelques nerfs à vif épluchés lentement, ô lubrique Josette, qui jouit en vrombissant. Une transe dédaigneuse, Leïla, chouleuse avide sous les coups d’abondance, un grincement de gond rouillé, Augustine-la fière aux gros nénés giflés. Et pourquoi pas une horripilation d’épiderme écalé, Madame la Vicomtesse aux fesses peu rétives ? Une ardeur d’épouvante Rogère, toujours vaillante et qu’on cingle aux orties ? Oui : il faudrait à ces désir une froideur de glacier, un dédain de feu vif, le risque de s’y perdre. Avec la mort en prime : Ce n’est pas très sérieux. Ca complique vraiment, ce n’est pas de mon âge : Même si mon dur désir porte aussi sa nuit sombre, l’aurore du plaisir me la fait oublier. La caresse et la griffe sont deux sœurs excitantes. Le baiser, la morsure s’entremêlent souvent. Quoique j’aime, sur ta peau, la trace de mes dents, et s’il me plaît, chérie, de te secouer parfois, le trop définitif ne me fait pas bander. S’agit-il d’une mode comme le tatouage ou le piercing ? D’un comportement en vogue, d’une conduite moutonnière, d’un conformisme ambiant ? D’un ton impérieux, l’esclave ordonne qu’on l’asservisse : Vice acerbe ! Dépravation raplapla, perversité plan plan, brutalité-ronron, fantaisie à la flan, déviation routinière, turpitude d’habitude ! Il s’agit souvent des femmes les plus responsables. Les plus élevées socialement. Celles qui dirigent et commandent. Quelque chose cloche. Tocsin. Sonnez les mâtines, gode et dong ! Répétitif. La brune, la blonde, la rousse, la châtain, toutes exigent qu’on les attache. Qu’on les batte. Même l’auburn noire aux yeux concernés demande qu’on la ceigne ou la fasse saigner. L’oxygénée veut qu’on l’atteigne. La colorée veut qu’on la beigne. Au début, ça fonctionne et ça bande dru. Dildo, dildo wap ! Bis repetita placent ? Non : répétitions lassantes… Au bout d’un certain temps de réitération, ces jeux, n’évoque plus qu’une angoisse. Qu’une quête éperdue d’un souvenir de soi, d’un soi-même évanoui. Alors on raffole de sa propre douleur. Le partenaire devient le truchement d’une quête punitive. L’objet. C’est une chanson violente qui rime avec cogne dru. Ecrabouille le silence, on danse la même danse et l’on serre les nœuds en attendant demain, en attendant après, en attendant toujours tout autant que jamais quelque libération. Je ne veux plus te battre, même si ton besoin est. Je veux te contempler, T’admirer. Te prendre. M’éprendre. M’être en toi. Te m’être. T’aimer, même. En toute liberté. Sans laquelle, désir pâle, pas d’amour à se faire. Pacte de chair : Cochons qui s’en déduisent ! Il connut ainsi plusieurs aventures, maints oarystis. Il se demanda si ça ne venait pas de lui. Quelque chose en lui aurait été attiré par ce genre de partenaires. Des subtilités phéromoniques feraient qu’elles sentiraient en lui on ne sait quelle réceptivité aux jeux de sexe et de cordes. Renseignement pris, il n’en est rien : ces désirs sont communs chez les femmes d’aujourd’hui, si pratiques et actuelles; C’est écrit dans les magazines.
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Commentaires
R
Hum ... Breton n'a pas voulu aller loin: la pornographie est une notion de droit! Et le "pornocrates" était un marchand! <br /> <br /> <br /> <br /> On ne fait pas l'économie du politique! ET le commerce du porno, aujurd'hui,montre bien sa récupération par le libéralisme et sa bien-pensance tout aussi libérale... C'est un marché. La production de masse des trucs érotiques industriels le montre... Come pour la bouffe: ça va du McDo au restaurant de chaîne luxe et branché. LE vrai sexe est ailleurs, dirai-je pour paraphraser Rimbaud! <br /> <br /> Ces trucs uniformisent, c'est vrai viol des personnalités, la vraie uniformisation! Une récupération habile... MAis une récupération! Morale autant que commerciale. Un "phénomène de société" comme on dit dans les magazines.<br /> <br /> <br /> <br /> Cela dit, jamais je ne censurerais quoi que ce soit... MAis ça fait des dégâts!
J
"La pornographie, c'est l'érotisme des autres" A. Breton.<br /> Peut-être dans ce même domaine, la "mode" est-elle la vérité des autres, lorsqu'elle n'est pas partagée. Vous n'avez pas à la partager, jouissez à votre guise, c'est chacun selon son mode.
C
"Je ne veux plus te battre, même si ton besoin est. Je veux te contempler, T’admirer. Te prendre. M’éprendre. M’être en toi. Te m’être. T’aimer, même. En toute liberté. Sans laquelle, désir pâle, pas d’amour à se faire. Pacte de chair : Cochons qui s’en déduisent " <br /> <br /> C'est superbe.Tout ce texte est magnifiquement écrit! Et pensé. Je partage votre avis.Il y a bien un effet de mode, et surtout de "pose". La prochaine mode, viendra peut-être des US, où on est toujours en avance de deux ou trois conneries sur nous, genre : abstinence totale. On doit pas rigoler beaucoup dans les chaumières ricaines! :)
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