31 mars 2006
Rien n’était désiré.
Rien n’était désiré. Sauf une vie en deça. Une respiration enclavée. Et même des souffrances têtues comme des mules. Et incapables aussi de faire vraiment mal ! PAs de la bonne poisse épaisse , mais du nanan mesquin, et de la complaisanse maudissant le destin !
Rien n’était désiré. Ca s’est outrepassé. Elle voulait souffir bien, comme dans les magazines. Se plaindre, c’est assez bon. On est quelqu’un, pas vrai. Ca évite d’aimer et non pas de le dire ! Mais voilà que tout fut, dans ce projet banal, outrepassé. Beaucoup.
Rien n’était désiré. Elle ne le savait pas, qu’elle refusait d’aimer comme on le fait toujours dans ce genre de familles! Elle voulait croire qu’elle aimait pour de bon : on se sent justifié, ça permet de chialer. Elle fut comme les autres, déterminée d’autor, pour souffrir comme les autres et jouer comme les autres un très beau rôle en or.
Rien n’était désiré. Sauf que non.Elle a vraiment aimé. Ce n’est pas l’habitude dans ce genre de milieu ! On sait croire qu’on aime avec virtuosité. Comme on croit croire en Dieu ! Même qu'on va à l'église une bonne foi par an! On apprend à pleurer, car c’est un art de fille, Maman lui avait dit. Elle a donc obéi en cajolant son être à coup de chagrin. Ensuite, bon an mal an, on vit en se plaignant.
Rien n’était désiré. Et puis l’amour féroce s’est mis à la cogner. Sauf que l’homme, pas de ça : il était son cousin et jouait son rôle d’homme en morflant lui aussi, voire en n’étant pas là, ce qu’il faut, rien de plus. Il ne la battait pas : ça manquait au tableau. Mais l’amour, disait-il, c’est rien que du pipeau !
Rien n’était désiré. Elle s’est aperçu, mais petit à petit, qu’elle pensait plus à lui qu’à tous ses mots fléchés ! Si ce n’est pas de l’amour, je ne vois pas du tout ce que ça pourrait être ! Et comme il s’en foutait, elle s’est mise à pleurer. Mais pas comme on le fait dans les milieux du genre. Avec des grosses vraies larmes à dissoudre un Kleenex™.
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