22 mars 2006
Rien qui vaille au demeurant.
Salmigondis d’époques et ragoût noir des âges :
Le repas de Chronos aux épices vulgaires.
Se sert à cœur perdu, en cuisine sans grâce.
Je deviens aussi fou qu’un diable ou qu’un ange !
Ce qui désorganise ne fait pas toujours peur,
Et par l’amour perdu l’inquiétude se prélasse :
Rien qui vaille, au demeurant.
Cette manducation rappelle des souvenirs :
Ca ronge et ça frétille en digestions mentales
Qui se pensent d’elles –même :
N’achetons aucune âme !
ll y a des moments qui se plient en ouvrages,
Et se relient de chair à cru.
Rien qui vaille au demeurant.
Voici : les heures singent les bêtes féroces,
Les rouages cachent leurs dents derrière des horloges,
Les vraies dévorations se mastiquent sans bruit,
Catimini d’orgueil à l’ombre de croix stupides.
A chacun sa raison, quelle qu’en soit la distance :
Je veille en de douteuses nuits :
Rien qui vaille au demeurant.
L’ombre du cadran solaire se tait en attendant
Qu’y a-t-il dessous ? Des canines, mon enfant ! Des molaires massives
Et même des incisives à ne savoir qu’en faire
Flot du temps, comme le sang,
Marée de vieux rubis, lie de vin, peines perdues,
Arômes, évanescences, silences, acrobaties:
Rien qui vaille au demeurant.
Les heures de passage visitent à l’improviste.
Par elles je deviendrai l’instantané froment
Moulu par la mâchoire des bêtes cliquetantes,
La vaine pâture. L’instance abolie.
La durée se pourlèche en gloutonne gourmande
Lui serai-je un beau jour une victime agréable ?
Rien qui vaille au demeurant.
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