31 décembre 2005
Action
La sagacité de Jules Renard m'éblouit souvent:
L'inspiration, ce n'est peut-être que la joie d'écrire : elle ne la précède pas.
Jules Renard, Journal, 9 mai 1898.
Certes, il faut parvenir, par moment à écrire avec la spontanéité de la parole (ce qui finit par devenir aisé avec les vers!) et non, bien évidemment "comme on parle", ce qui est impossible... C'est parfois el lit de la poésie, la non-préméditation de la chaîne écrite, comme il y a une non-préméditation de la chaîne parlée dans la conversation. A moins que l'on complite et ourdisse ce qu'on va dire. Mais ce n'est déjà plus de l parole spontanée, il y a déjà mise en forme, élaboration et c'est quasiment une "écriture mentale"!
Ce serait la lumière de la poésie, poiesis, littéralement "action de faire", action par excelence, ce mot étant, finalement, de la même famille que "pouvoir", potere en latin, power en anglais, j'en passe et des meilleures.
Action en train de se faire, donc, une certaine façon de créer l'écriture poétique (on corrigera sans doute, on relira!) ou autre. C'est en tout cas la pratique de ceux qui écrivent beaucoup jettent beaucoup. ainsi écrit-on 600 pages pour n'en garder que deux cent (je crois que c'est ce que disiat Stefan Zweig). Ce qui existe rarement si l'on pèse d'abord ses mots au lieu de les savourer...
Bah, l'écriture est une pratique, penser est un acte: la poésie est non seulement au-devant de l'action, elel est action. Tant qu'elle ne devient pas obligation...
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