Le baptême du pognon

Je pense que je vais donner un petit nom aux rares billets de banque que je possède. Je les aime. Et j'aime les donner! Car je le peux enfin: ma modeste retraite, suivant le RSA et les aides à parent isolé me permet d'acheter des trucs. Peu, mais j'aime bien. Et aussi de manger. La joie de pouvoir payer transcende le fait de dépenser. J'existe, je suis vivant: je paie.dans notre société, il n'y a... que ça! on mprise le miséreux, on donne au pauvre avec condescendance en disant "tenez mon brave, c'est pour manger, pas pour boire"! Alors j'aime tenir un billet de banque, si joli, si gentil. Le donner au marchand. Car la séparation n'est pas une déchirure,mais un appel au large: mon cher bifton de vingt euro va , partir à l'aventure, explorer la terre. Et je le mets au monde en achetant. Alors pourquoi pas le baptiser? Lui dire "bon vent, Alfred", "bonne chance, Arthur" en tendant mon billet à la caissière de la supérette? Leschoses sont plus tendres que les gens qui prétendent détester le fric. Et qui en ont. Moi, j'en ai peu, mais je l'aime franchement: il est si chaleureux, si sensuel, si aimable. il est poésie: plus on dépense, plus on découvfre une richesse charnue en soi... Déjà, avec le RSA, j'ai acheté même de rares truc inutile: joie sublime de la consommation, détestée des petitd-bourgeois et des religieux mesquins, des écolos fachos, flics et curés,mais si amusants dan sleur mépris du fruc, des banques qui les font vivre, dont il sont les serfs soumis qui râlent! Ca ussi, c'est une joie.   oui, il faudrait pouvoir se souvenir de chaque billet qui a pris son envol, le garder en mémoire, les évoquer avec nostalgie et reconnaissance pour le plaisir qu'ils nous ont donné...Ce serait un luxe injuste, car inaccessible au riche.Mais amougneunant, gouleyant, olpif! Devoir de mémoire, gratitude: donner un nom aux biftons! un peu d'amour, comme ça, gratuit! Vive le fric!   Vive la vie!Afficher la suite

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