Tuer un chien!

On ne parlait que de ça dans le quartier: un chien avait été tué d'une façon atroce. les uns s'indignaient confortablement, spectaculairement, les autres pleuraient à chaudes larmes en faisant bien attention à ce qu'on les voie. La jolie petite voisine pleurait elle aussi. C'était le genre petite brune agaçante avec un petit cul éloquent. Il s'approcha d'elle, disant, par politesse, quelques mots d'apaisement. Mais lavoisine continua de chialer comme un veau. Alors il chercha à la consoler. Du coup, dans sa détresse, la brunette se blottit dans ses bras. Il ne fallut pas trop de ruse pur qu'il la mît dans on lit. Une éplorée,ça semet facilement dès qu'on sait s'y prendre.

Sulement voilà: elle s'en voulut, jouissant d'un remords savoureux. Il en fut fort marri: il eût tant aimé continuer la mise jusqu'à ce qu'elle soit au point! Mettre et remettre, c'est encore baiser! Que faire? C'est simple: il tua un chien d'une façon atroce en prenant garde à ce qu'on ne puisse le soupçonner. Et la voisine pleura. Elle fut mise derechef. Elle éprouva ensuite son remords complaisant. Et refusa de s'y mettre, au lit. Qu'importe: il  tua un autre chien d'une façon révoltante et tout recommença. Et ainsi de suite: Dès qu'il voulait renverser la brunette, hop! Il estourbissait un chien. on arrêta trois Arabes et un Tzigane, on les mit en prison, il ne fut donc pas inquiété.

Pour changer, un jour, il tua un enfant très mignon d'une façon épouvantable. On arrêta un Africain. Les" indignations" vertueuses déferlèrent.Et il remit le couvert ainsi que la voisine. Seulement ce fut moins bien: elle était une vraie amie des animaux. Une pure, une authentique, réelle. L'assassinat d'un enfant la révoltait, certes, elle en pleura. Mais un peu moins que pour un chien.Elle mit, au lit, certes, du coeur à l'ouvrage. Ce fut satisfaisant, sans plus: elle se montra mons chienne, moins chatte.  Alors il continua de tuer des chiens pour sauver la mise. Ils vécurent ainsi, heureux, dans un érotisme tellurique naissant et renaissant du compassionel animaliste bien construit et du meurtre dégueulasse: ce fut le bonheur.